J31. Benjamin Nivet : "Nous avons été ridicules"

Encore marqué par la claque infligée par le PSG qui est venu officialiser son titre sur la pelouse du stade de l'Aube lors de la journée précédente, Benjamin Nivet est revenu sur cette saison galère où rien n'a fonctionné comme prévu pour Troyes ; une lanterne rouge qui pourrait être officiellement reléguée à l'issue de ce week-end. La fin de championnat avec l'ESTAC, ses retrouvailles avec Caen, la suite de sa carrière, le doyen des joueurs de Ligue 1 du haut de ses 39 ans a évoqué tous ses thèmes dans l'interview qu'il nous a accordée.

Benjamin Nivet, le capitaine troyen, pourchassé, ici, par Julien Féret lors du match aller, n'exclut pas de poursuivre sa carrière encore une saison à Troyes.
Benjamin Nivet, le capitaine troyen, pourchassé, ici, par Julien Féret lors du match aller, n'exclut pas de poursuivre sa carrière encore une saison à Troyes.

On imagine que la semaine a été un peu plus pénible que les précédentes après la correction reçue par les Parisiens au stade de l'Aube dimanche dernier (9-0)…

"Une telle défaite est très dure à évacuer, à digérer d'autant plus compte tenu de notre situation en championnat. Le début de la semaine a été particulièrement compliqué à vivre".

"le plus difficile, c'est de se trouver aussi loin des autres"

En cas de défaite face au SMC et d'une victoire de Reims ou d'Ajaccio, vous pourriez être officiellement relégués en Ligue 2 au terme de cette 31e journée…

"Même si nous en sommes conscients depuis quelque temps, c'est toujours difficile à entendre aussi tôt dans un championnat. Notre saison est complètement ratée. Jusqu'à présent, nous avons été ridicules. Ce qui me fait le plus mal, c'est de se retrouver aussi loin des autres".

Comment expliquez-vous que le champion de L2 qui avait survolé son championnat se retrouve largement en position de dernier de la classe à l'étage supérieur ?

"Nous ne nous y attendions pas du tout. La saison dernière, nous dominions notre sujet, nous avons rapidement validé notre montée, tout était réuni pour bien préparer la suite… et tout a tourné de travers. A la reprise, nous n'avions enregistré qu'une seule recrue, nous nous sommes retrouvés avec 35 joueurs dans le vestiaire, la DNCG s'en est mêlée(1) et nous avons accumulé les blessés en défense".

Dans ces conditions, dans quel état d'esprit abordez-vous ce déplacement en Normandie ?

"Nous essayons de nous créer des objectifs entre nous. Nous souhaitons dépasser la barre des 20 points. Depuis quelques semaines, on nous parle beaucoup de records par le bas comme celui de l'équipe qui a engrangé le moins de points au cours d'une saison (Lens en 1988-1989 avec 17 unités)".

"La Normandie ? Une région où j'ai apprécié de vivre"

Malgré ce contexte morose, ce sera un rendez-vous particulier pour vous qui avez évolué pendant cinq saisons au Stade Malherbe(2)...

"Je ne cache pas que c'est un retour au goût amer. Je suis un compétiteur, et moi, ce que je souhaite, c'est gagner des matches. Après, c'est avec plaisir que je vais revoir beaucoup d'amis à Caen, des joueurs avec qui j'ai évolué comme Nicolas Seube et Alexandre Raineau sans oublier Paul Reulet qui était tout jeune à l'époque et une région où j'ai apprécié de vivre".

Quel est votre meilleur souvenir de votre passage en Normandie ?

"Le titre de champion de Ligue 2 (du tac au tac)! C'est une ligne sur le palmarès. Ça reste".

"Pas envie de finir ma carrière sur cette mauvaise note"

Etes-vous surpris par le parcours des hommes de Patrice Garande ?

"Je crois que tout est parti de la trêve hivernale de la saison dernière quand le club ne comptait que 15 points. C'est à ce moment-là que tout a commencé pour eux. Après, c'est un club qui récemment s'est bien structuré avec les arrivées d'Alain Cavéglia et de Xavier Gravelaine et, aujourd'hui, il est sur le point d'enchaîner une troisième saison consécutive en Ligue 1. J'ai toujours dit que ce club avait tout pour s'installer durablement à ce niveau : des valeurs, un public, une région…".

A 39 ans, vous arrivez au terme de votre contrat avec Troyes. Envisagez-vous de prendre votre retraite ou souhaitez-vous prolonger votre carrière ?

"Je suis encore en phase de réflexion. Les deux mois qui viennent vont beaucoup compter. Physiquement, je me sens encore capable de jouer une année supplémentaire. Paradoxalement, je dispose de plus de temps de jeu que la saison dernière en Ligue 2. Il va falloir que je discute avec mes dirigeants, car si je poursuis, je ne l'imagine pas ailleurs qu'à Troyes. De plus, je n'ai pas envie de finir sur cette mauvaise note".

  • L1. J31 - SM Caen (7e) / Troyes (20e), samedi 19 mars à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.

(1)A un mois et demi de la reprise de la Ligue 1, la Direction nationale de contrôle de gestion avait bloqué la montée du club troyen en L1 pour un déficit d'environ 5 M€. Un passif comblé, en grande partie, par la vente de Corentin Jean à Monaco, prêté dans la foulée à son club formateur.

(2)Depuis son départ en 2012, Benjamin Nivet est déjà revenu une fois à d'Ornano au cours de l'exercice 2013-2014. Alors en Ligue 2, le n°10 de l'ESTAC avait, d'ailleurs, ouvert la marque.

ESTAC TRoyes

  • Président : Daniel Masoni.
  • Budget : 23 M€.
  • Stade de l'Aube (20 136 places).
  • Palmarès : champion de France de L2 en 2015, vainqueur de la coupe Intertoto en 2001.
  • Cette saison : 20e avec 14 points (2V-8N-20D) ; 20e attaque avec 21 buts marqués ; 20e défense avec 68 buts encaissés.
  • A l'extérieur : 20e avec 8 points en 15 matches (2V-2N-11D) ; 16e attaque avec 13 buts marqués ; 20e défense avec 39 buts encaissés.

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