Considérez-vous le nul face à Angers comme un bon ou un mauvais point ?
"Avant le match, un nul aurait constitué une contre-performance. Aujourd'hui, compte tenu de la physionomie de la rencontre en ayant joué pendant une heure en infériorité numérique, c'est une bonne opération. Il ne faut pas se montrer trop gourmand".
Avec le carton rouge reçu par Alaeddine Yahia à la 32', vous êtes entré en jeu de façon précipitée…
"C'est toujours très délicat de rentrer au cours d'un match alors quand vous ne disposez que de deux-trois minutes pour vous échauffer… En plus, pour la première fois de la saison, il faisait froid. Il fallait faire attention à ne pas se blesser. Après, il faut y aller, ne pas se poser de questions et se montrer rapidement très performant. Au final, ça s'est plutôt bien passé puisque nous n'avons pas encaissé de but".
Comment vivez-vous votre statut actuel de remplaçant (lire encadré) ?
"C'est toujours une situation frustrante, surtout que je ne l'avais jamais connue auparavant. Maintenant, je comprends les choix du coach. Comme l'équipe tourne bien, il n'y a aucune raison de changer. A moi de rester concentré pour être prêt quand on fait appel à mes services. Je ne dois pas me mette trop la pression. Je dois juste faire mon boulot d'autant plus que ces dernières semaines, je me sens de mieux en mieux à l'entraînement".
Après trois saisons dans le championnat roumain, avez-vous eu besoin d'un temps d'adaptation à la Ligue 1 ?
"Ce n'est pas forcément ça. Que ce soit en Tunisie, en Angleterre ou en Roumanie, j'avais l'habitude de jouer tous les trois jours. Du coup, on faisait une grosse préparation d'avant saison et ensuite, nous étions plus dans de l'entretien. Je n'avais plus connu le rythme d'une rencontre par semaine depuis mon passage à Bastia il y a six ans. A mes débuts à Caen, l'attente entre chaque match me paraissait un peu longue. Il a fallu que je me réapproprie ce mode de fonctionnement qui est ancien pour moi".
Du coup, on imagine que les deux matches que vous avez disputés avec la Tunisie durant la dernière trêve internationale(1) vous ont été bénéfiques…
"Plus je suis sur le terrain, plus je suis heureux et plus je pense être performant. Je préfère jouer tous les trois jours, mais je pense que tous les footballeurs sont pareils. Avec la Tunisie, nous poursuivons un double objectif avec la qualification pour la CAN 2017 et la Coupe du Monde 2018. Représenter son pays lors d'un Mondial, il n'y a rien de mieux. Ce qui est amusant quand je pars en rassemblement avec la Tunisie, c'est que mon sélectionneur, Henryk Kasperczak, a été le coach de Patrice Garande (à Montpellier lors de l'exercice 1990-1991)".
Pour en revenir au Stade Malherbe, quels sont les ingrédients qui expliquent votre formidable parcours (troisième avec 25 points au bout de 14 journées) ?
"Avec le staff technique, il existe une continuité dans le travail. Après, le groupe vit bien ensemble. Par rapport à mes précédentes expériences où tout le monde ne parlait pas la même langue contrairement à ici avec le français, tous les joueurs dans le vestiaire se côtoient, se mélangent, communiquent. C'est très agréable".
De quelle manière envisagez-vous cette dernière ligne droite avant la trêve de Noël où un programme copieux vous attend(2)…
"Il ne faut pas trop calculer et se projeter : ni les positions, ni les adversaires. Abordons ce mois de compétition avec l'ambition d'engranger un maximum de points".
Avec quel état d'esprit abordez-vous le déplacement en Gironde ?
"C'est une équipe un peu en panne de résultats ces derniers temps, mais elle reste une des valeurs sûres de la Ligue 1. Mais nous avons les moyens de rapporter quelque chose de là-bas. De toute façon, nous n'avons pas le choix, sinon, lors du prochain rassemblement avec la Tunisie, Wahbi (Khazri, également international avec les Aigles de Carthage qui évolue à Bordeaux) va me chambrer. Si nous perdons, je vais en entendre parler pendant des mois".
Est-ce que le match de Bordeaux en Ligue Europa à Liverpool, ce jeudi, moins de 72 heures avant de vous recevoir peut-il avoir une affluence ?
"Pour l'avoir disputé avec l'Astra Giurgiu, je peux témoigner qu'on laisse de l'énergie dans une Coupe d'Europe. Après, tout dépend de leur résultat et il ne faut pas oublier que ce sont deux compétitions bien différentes".
- L1. J15 - Bordeaux / SM Caen, dimanche 29 novembre à 17 heures au Matmut Atlantique.
(1)Pour se qualifier pour le dernier tour des qualifications de la Coupe du Monde 2018 de la zone Afrique, la Tunisie a éliminé la Mauritanie en la battant à deux reprises sur le score de 2-1. Syam Ben Youssef a ouvert la marque au retour, son premier but en sélection.
(2)Déplacements à Bordeaux, Monaco et Rennes entrecoupés des réceptions de Lille et Paris.
Syam Ben Youssef
- Né le 31 mars 1989 (26 ans) à Marseille (Bouches-du-Rhône).
- Défenseur central. Droitier. N°13.
- 1,89 m pour 87 kg.
- Clubs précédents : US Traminots Marseille (jusqu'en 2004), Bastia (2004-2009), Espérance de Tunis (TUN, 2009-2011), Leyton Orient (ANG, 2012), Astra Giurgiu (2012-2015).
- International tunisien (23 sélections).
- Palmarès : champion de Tunisie en 2010 et 2011, vainqueur de la Coupe et de la Supercoupe de Roumanie en 2014, finaliste de la Ligue des Champions africaine en 2010, 1 participation à la CAN en 2015.
- Cette saison : 7 matches dont 6 en Ligue 1 pour quatre titularisations (487'). 1 but, 2 avertissements, 1 expulsion.