CFA2. Grégory Proment : "On ne peut pas s'en satisfaire"

Que vous inspire le maintien de votre équipe décroché à la dernière journée ?

"Deux sentiments m'animent. Je suis, bien entendu, heureux de la réaction des garçons sur ce match (menés 1-0 à la mi-temps contre Evry, les Caennais se sont finalement imposés 5-1), de la fin de championnat (quatre succès sur les cinq dernières rencontres) et que le club reste à ce niveau. Maintenant, je ne peux pas me satisfaire d'assurer notre maintien lors de l'ultime journée pour la deuxième année de rang".

Que manque-t-il à vos joueurs pour obtenir de meilleurs résultats ?

"Il faut se servir de cette fin de saison. Elle prouve que c'est juste une question d'état d'esprit, car la qualité est présente. Il ne faut pas oublier que chez les footballeurs, c'est le mental qui fait la différence. Chez les pros, quand le public vous siffle, quand les médias se concentrent sur vous ou quand le coach vous laisse sur le banc, si vous n'êtes pas costauds dans la tête, ça ne passe pas".

Jusqu'où pensez-vous la réserve capable d'aller ?

"Nous ne devons pas nous interdire d'aller chercher une montée en CFA ou, au minimum, de jouer les premiers rôles. Que ce soit avec la réserve ou avec les jeunes, nous devons gagner des trophées, avoir un esprit de compétiteur. Arrêtons de nous sous-estimer, de croire que nous sommes le petit poucet".

En tant que réserve d'un club professionnel, vous disposez d'un groupe extrêmement jeune. Ne pensez-vous pas qu'il a encore besoin de s'adapter au niveau senior ?

"Bien sûr qu'il existe des différences entre les U17-U19 nationaux et le CFA2 surtout dans la poule dans laquelle nous sommes tombés cette saison avec des formations très physiques, mais les jeunes n'ont de temps à perdre. A 18 ans, que ce soit Alain (Cavéglia, le directeur sportif qui a assuré l'intérim à la formation en attendant la nomination d'un nouveau directeur) ou mois, nous évoluions déjà chez les pros. Ils doivent acquérir plus vite cette maturité. Maintenant, ce n'est pas seulement uniquement de leur faute. C'est à nous, éducateurs, de les placer devant leurs responsabilités".

En quoi l'arrivée de Francis De Taddeo comme directeur du centre de formation peut vous apporter dans ce domaine ?

"Grâce à lui, à Metz, nous avons gagné énormément de titres (Grégory Proment a été formé au FC Metz) en battant des adversaires supposés plus forts que nous sur le papier. Je me rappelle, notamment, d'une demi-finale du championnat de France contre Lyon. Un de ses discours m'avait aussi marqué avant le début d'une saison en 17 ans. Il nous avait expliqué que pour être champion, il nous fallait une moyenne de deux points par match, mais que surtout nous devions remporter le derby contre Nancy. Nous n'avions pas d'autres choix. Ce sont ces valeurs qu'il faut importer ici. Nous ne devons pas supporter de perdre, par exemple, contre Le Havre ou qu'il se classe devant nous. Il faut avoir plus faim que les autres".

Au rayon des bonnes nouvelles, il y a aussi la médaille d'or au champion d'Europe de l'équipe de France U17 avec Jean-Victor Makengo dans ses rangs. Une performance comparable à la vôtre en 1997 avec les U18 Tricolores et votre succès à l'Euro…

"Pour en revenir à mes propos précédents, c'est important, car c'est un titre. J'espère que Jean-Victor va transmettre à ses partenaires cette soif de victoires. Après, c'est une superbe belle nouvelle pour lui et pour le Stade Malherbe au niveau de l'image que ça renvoie sur le plan national. Maintenant, c'est toujours regrettable que ces compétitions internationales chez les jeunes se déroulent simultanément avec les championnats nationaux, car c'est préjudiciable pour les clubs. Nous aurions bien eu besoin de lui à cette période".