J27. Benoît Costil : "La première date que je regarde dans le calendrier"

Formé au Stade Malherbe où il a disputé 15 matches chez les professionnels entre 2005 et 2008, Benoît Costil (28 ans, 1,88 m pour 87 kg) foulera de nouveau, dimanche, la pelouse de d'Ornano, mais sous le maillot rennais, une équipe bretonne dans laquelle il évolue depuis 2011. Ses retrouvailles avec son club de cœur, les objectifs des "Rouge et Noir" dans cette fin de saison et le championnat d'Europe avec la France cet été, le natif de Caen est revenu sur tous ces thèmes dans l'interview qu'il nous a accordée.
Victime d'une désinsertion du ligament latéral interne lors d'une séance avec l'équipe de France en septembre, Benoît Costil a rapidement retrouvé un niveau international.
Victime d'une désinsertion du ligament latéral interne lors d'une séance avec l'équipe de France en septembre, Benoît Costil a rapidement retrouvé un niveau international.

Est-ce toujours aussi particulier de revenir à d'Ornano après toutes ces années ?

"C'est vrai que j'y suis déjà retourné avec Sedan et Rennes. La dernière fois, c'était en Coupe de France pour affronter Quevilly (en avril 2012). Ça ne reste pas forcément un bon souvenir(1). C'est un stade, des tribunes et un banc que je connais particulièrement bien. Par contre, le terrain, pas autant que je voudrais (rires). Quand le calendrier sort, c'est toujours la première date que je regarde. Maintenant, c'est aussi l'occasion de revoir Ju (Féret), un super copain. Avec sa famille, il a même vécu pendant quelques semaines dans mon appartement à son arrivée à Caen. A Rennes, avec Romain Danzé et Sylvain Armand, nous avons passé des moments extraordinaires".

"Revenir au Stade malherbe est Une idée sympa. Ce n'est pas à exclure"

Des retrouvailles avec votre club formateur que vous auriez pu manquer en cas de transfert lors du mercato d'hiver…

"J'ai eu une possibilité avec une offre de Besiktas. J'ai été très flatté, car même si en France, on a tendance à dénigrer les équipes turques, ce sont des gros clubs. Après, le président (René Ruello) a rapidement opposé un non catégorique. Je n'ai pas fait le forcing. J'ai compris la position du Stade Rennais. Un départ à l'étranger (Benoît Costil se trouve en fin de contrat en 2017) ? Pourquoi pas un jour. Maintenant, je n'en fais pas une obsession. A mon poste, il faut bien réfléchir, car le marché est compliqué".

Et un retour au Stade Malherbe dans quelques années ?

"C'est une idée sympa qui n'est pas à exclure. La cicatrice, suite à mon départ, est, aujourd'hui, refermée. Jusqu'à l'âge de 18 ans, je m'imaginais, d'ailleurs, effectuer toute ma carrière à Caen. Quand j'étais gamin, je n'ai jamais supporté un club européen, mais le Stade Malherbe. Mon rêve n'était pas de jouer au Camp Nou, à Old Trafford ou à Santiago-Bernabeu, mais à d'Ornano. Après, pour revenir, il faut que beaucoup de conditions soient réunies : le club doit rechercher un gardien, qu'il veuille me recruter et moi, que je souhaite venir".

Quel est votre meilleur souvenir durant votre passage au Stade Malherbe ?

"Je retiens toute ma période de formation de mon arrivée à 7 ans jusqu'à mes 16 ans. Les vestiaires de Pompidou où on faisait les c…, les tournois que nous disputions dans toute la France, notre titre de champion de France benjamins avec Antoine Theault, notre Carlo Ancelotti à nous (rires). Nous avions une génération fantastique. C'est une période que j'aimerais bien revivre".

"Chez les benjamins, Antoine Theault était notre Carlo Ancelotti"

Comment avez-vous réagi au changement d'entraîneur à Rennes en janvier avec le renvoi de Philippe Montanier et l'arrivée de Rolland Courbis ?

"Ce n'est jamais une situation drôle à vivre. En tant que joueur, on se sent, bien entendu, concerné, car si Philippe Montanier est parti, c'est parce qu'à un moment, les résultats n'ont pas été positifs. Des fois, ce sont des joueurs qui sont écartés, d'autres fois, des membres du staff. Ça fait partie de la vie d'un footballeur professionnel. J'avais déjà connu ça quand Franck Dumas avait succédé à Patrick Rémy en mai 2005, mais à l'époque, je n'étais que troisième gardien. Ce n'est pas la même chose quand vous jouez tous les week-ends".

Le Stade Rennais, 7e avec seulement deux longueurs de retard sur la troisième place, peut-il grimper sur le podium ?

"Nous sommes dans le bon wagon. Nous avons un bon coup à faire au même titre qu'un tiers des équipes du championnat. Même si elles ne le déclarent pas officiellement, des formations comme Caen et Angers peuvent encore nourrir des ambitions (en cas de succès, le Stade Malherbe dépasserait Rennes au classement). D'ailleurs, elles doivent y penser dans un coin de leur tête. Après, il y aura beaucoup de déçus. Dans les trois-quatre journées qui arrivent, des écarts vont commencer à se creuser. Ce qui est intéressant dans notre cas, c'est que nous nous retrouvons dans cette position avec une marge de progression conséquente".

A quel style de confrontation vous attendez-vous, dimanche, face au Stade Malherbe ?

"Difficile à dire, mais on peut parier sur un match ouvert avec de nombreuses occasions de part et d'autre. Quand on parle de Caen, on évoque souvent ses qualités en contre-attaques, mais c'est une équipe qui sait faire plein d'autres choses avec le ballon avec un joueur comme Julien au milieu capable de réaliser la différence avec la qualité de ses passes ou ses grandes courses. De notre côté, nous avons gagné en solidité sur nos dernières sorties, mais nous sommes encore assez irréguliers".

"Troisième gardien, ce n'est pas le GO du club Med de l'équipe de France"

Après avoir connu toutes les sélections chez les jeunes des U16 aux Espoirs, vous avez intégré l'équipe de France de Didier Deschamps depuis octobre 2014…

"Quand j'étais plus jeune, je croyais que ce château (à Clairefontaine) était limite inaccessible. La première convocation, le premier coup de téléphone du sélectionneur, ça fait bizarre. Aujourd'hui, je ne cache pas que mon objectif est de faire partie de la liste des 23 qui disputeront l'Euro en France. Je suis satisfait d'avoir été rappelé en novembre, car la prochaine échéance avec les Bleus n'était qu'en mars. A cette époque, on ne pensait pas trop me voir. Après ma blessure au genou (désinsertion du ligament latéral interne) pendant un entraînement avec l'équipe de France début septembre, j'ai bien travaillé avec le staff médical pour revenir à la compétition au bout de huit semaines. Un délai relativement court pour une blessure de ce type".

En quoi consiste votre rôle en tant que troisième gardien derrière Hugo Lloris et Steve Mandanda ?

"C'est marrant parce que tous les journalistes me posent cette question. Il ne faut pas croire que le troisième gardien, c'est le GO du club Med de l'équipe de France. Je ne suis pas là pour mettre l'ambiance. Bien sûr qu'il faut avoir un état d'esprit irréprochable, mais si on fait appel à mes services, c'est qu'on estime que je possède les qualités pour suppléer Hugo ou Steve en cas de blessure ou de suspension. Après, je reste à leur disposition. S'il y a une séance de frappes supplémentaires pour les attaquants, c'est moi qui m'y colle. C'est normal. Pour un troisième gardien, c'est le même mode de fonctionnement qu'en club".

  • L1. J27 - SM Caen (10e) / Rennes (7e), dimanche 21 février à 17 heures au stade Michel-d'Ornano.

(1)Le Stade Rennais avait été éliminé à la dernière minute par le pensionnaire de National (2-1).

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