L'un des principaux centres d'intérêt des matches amicaux organisés pendant les trêves internationales consiste à lancer dans le grand bain des jeunes pousses de son centre de formation. A l'occasion de la défaite (anecdotique) contre Quevilly-Rouen (L2), vendredi soir, à Dives-sur-Mer, Patrice Garande en a profité pour offrir une première titularisation à Léon Valentin (défenseur), Yoël Armougom (latéral gauche) et Jessy Deminguet (milieu de terrain). Tous les trois âgés de 19 ans, ils ont disputé l'intégralité de cette rencontre.
"Sachant que je suis Normand, c'est une grande fierté de jouer avec l'équipe première. Tous les jours, j'essaye de me rappeler que c'est un honneur. Ça représente beaucoup", n'a pas caché Jessy Deminguet qui a tapé dans ses premiers ballons à Lisieux. C'est dans ce club régional à 50 km de Caen que Frank Dechaume (éducateur au SMC jusqu'à la saison dernière avant de rejoindre cet été La MOS) l'a repéré. "J'avais 11 ans quand je suis arrivé au Stade Malherbe".
De l'école de foot à la réserve, en passant par la Gambardella, Jessy Deminguet a gravi une à une toutes les marches jusqu'à intégrer le groupe "pro" il y a un mois. Depuis, il ne l'a plus quitté. "Au début, vous êtes un peu intimidé par vos coéquipiers. Pour la plupart, je les ai vus à la télé comme Julien Féret", confie l'intéressé qui a également été retenu lors des trois dernières journées (Nantes, Amiens et Rennes) dans les "18" sans, pour autant, rentrer en jeu.
Repéré à 11 ans à Lisieux par Frank Dechaume
"En Ligue 1, ça va beaucoup plus vite qu'en CFA. Ce qui me manque, c'est le rythme. C'est un pas que je dois encore franchir", analyse Jessy Deminguet, pilier de la réserve en National 3 avec Grégory Proment. "La découverte du haut niveau passe par des entraînements et des matches amicaux comme celui face à Quevilly. Je me suis dit qu'il fallait tout donner. C'est à moi de montrer que je peux faire le taf et de prouver au coach qu'il peut compter sur moi".
"Même si ce n'était pas du très haut niveau contre Quevilly, les jeunes ont pu s'apercevoir de la différence entre la formation et un match comme celui-ci. Par rapport aux séances qu'ils font avec nous, c'est une forme d'apprentissage différente", lance Patrice Garande. "Si je prends un garçon comme Jessy, ce n'est pas pour lui faire plaisir. C'est parce qu'il peut nous apporter quelque chose. Dès le premier jour où il est venu, il a montré des choses intéressantes. Il possède beaucoup de qualités".
Milieu relayeur de formation, Jessy Deminguet a quasiment été utilisé comme un n°10 face à QRM. "J'avais déjà joué une mi-temps à ce poste dans un match contre Avranches. Ça s'était plutôt bien passé. Du coup, le coach m'a aligné de nouveau dans ce rôle", indique le Caennais. "J'étais un peu libre de mes mouvements. J'ai essayé de rapidement me projeter vers l'avant et de tenter des choses". A l'image de cette frappe du droit, lui, le pur gaucher, qui a frôlé la lucarne des cages adverses. Peut-être aura-t-il plus de réussite lors de sa prochaine tentative… sur une pelouse de Ligue 1.