Caen Sans Chance
Optimistes à l’idée de défier une équipe qu’ils avaient failli battre lors du match aller à d’Ornano (J6 SMC 2-2 MHSC), les Bleu et rouge affichaient clairement l’ambition de ramener les trois points de leur déplacement à La Mosson. Volontaires et appliqués dans leurs passes lors des vingt premières minutes, ils ont su rapidement prendre le jeu à leur compte en confisquant le ballon. Rarement cette saison, les Malherbistes avaient autant possédé le cuir lors d’un début de match à l’extérieur - qui plus est contre une équipe du top 6. Mieux, ils ont su utiliser cette possession à bon escient en livrant quelques séquences de jeu collectif dont tout supporter caennais apprécierait de voir plus souvent. De droite à gauche, puis de gauche à droite, en première période les joueurs de Fabien Mercadal ont visité chaque recoin du camp montpelliérain. Ce sont d’ailleurs eux qui sont les premiers à tenter leur chance au but, mais Saïf-Eddine Khaoui (8’) et Yacine Bammou (11’) n’ont pas réussi à trouver le cadre. Sur le plan défensif, Brice Samba vit un début de match relativement calme, le bloc caennais réussissant bien à annihiler jusque-là les contre-offensives montpelliéraines. La première mi-temps s’achève donc sur ce sentiment bien connu des Bleu et rouge et de leurs supporters : ils en sont capables à condition de rester concentrés jusqu’au bout. Inoffensifs lors des quarante-cinq premières minutes, les Héraultais ressortent des vestiaires quelque peu revanchards, certainement piqués par leur entraîneur quant à leur incapacité à prendre le meilleur sur des Caennais en mal de victoires et au bord de la zone de relégation. « Un grain de sable », pour reprendre les termes de Fabien Mercadal, et tout s’enraye. En quelques minutes, les vieux démons caennais refont surface et les approximations techniques viennent pénaliser les Calvadosiens. Eux qui avaient mis un point d’honneur à maîtriser tous les détails, ils constatent, pantois, que le sort semble contre eux. Cela commence par le premier but. Brice Samba, qui n’avait pas encore été véritablement inquiété, s’est employé à détourner la frappe montpelliéraine en effectuant parfaitement l’arrêt qui s’imposait. Paul Baysse aura beau aller au duel avec Gaëtan Laborde, ce dernier prendra le dessus sur le Caennais, dans une zone où il est toujours difficile d’aller au contact sans commettre de faute. Le second but aura lui sa place dans les buts « gags » de la saison de Ligue 1 Conforama. En inscrivant un but « CSC » suite à un reflex salutaire mais ô combien maladroit, la malchance de Paul Baysse et des Caennais touche à son paroxysme : « CSC » comme « Cruel Symbole Caennais ».
Malheureusement pour les joueurs de Fabien Mercadal, c’est peut-être là où le bât blesse. La chance ne sourit pas aux Caennais, tout du moins elle ne leur sourit plus. Conquérants et habités par une confiance élevée en début de championnat, les Bleus et rouge donnaient le sentiment de saisir leur chance à chaque opportunité. Leur vaillance et leurs intentions les avaient alors gratifiés de plusieurs pénaltys et de coups francs intéressants qu’ils avaient su convertir. Aujourd’hui et après 22 journées de championnat, les chiffres sont sans équivoque : avec 160 ballons captés ou arrêtés, Brice Samba est le gardien le plus sollicité du championnat. Et sur le plan offensif, un chiffre est lui aussi très évocateur du mal caennais : les Bleu et rouge occupent la dernière place du classement en termes de tirs tentés (200) et de tirs cadrés (61). De la chance, Malherbe en a manqué lors de leur match contre Montpellier. Mais Malherbe peut aussi s’estimer heureux. Malgré les statistiques, les joueurs de Fabien Mercadal ne sont toujours pas relégables et le prochain match de championnat (9 février) leur donnera l'occasion-qui ne se présentera pas deux fois - d’enfoncer un peu plus les Amiénois, concurrents directs pour le maintien. Le mois de janvier s’achève sur un « CSC », le mois de février s’ouvrira lui aussi par un « CSC » que l’on espère plus heureux : désormais « Cap Sur (la) Corse » le 5 février avec à la clé une qualification en quart de finale de Coupe de France.