Beaucoup de « testostér’OM »
Stade Malherbe et Olympique de Marseille sont deux clubs pour qui les victoires en championnat se sont faites trop rares au cours des dernières journées. Conséquence pour les Phocéens, les places européennes s’éloignent et les prétendants se multiplient. Les Caennais eux connaissent toutes les peines du monde pour s’éloigner de la zone rouge, pourtant occupée par des clubs encore plus en souffrance, et dont les mauvais résultats ne bénéficient pas encore aux Bleu et rouge. C’est bien dans ce contexte particulier que les deux équipes se sont affrontées, contexte dans lequel la sérénité et la confiance des uns et des autres ne sont pas au beau fixe. Dès lors que la détermination sans faille des joueurs de Fabien Mercadal ne portait que trop peu ses fruits, consigne était donnée de redoubler d’engagement face aux Marseillais. « Il faudra se mettre minable contre Marseille si on veut les battre », déclarait le coach normand en conférence de presse d’avant-match. Les Bleu et rouge avaient donc mis un point d’honneur à faire de ce match une rencontre dans laquelle les duels seraient gagnés, et où l’attitude conquérante pousserait le public à tout donner pour soutenir son équipe, la victoire en ligne de mire. Interrogé en conférence de presse sur l’état d’esprit de ses joueurs, Fabien Mercadal dira d’eux qu’il n’a pas grand-chose à leur reprocher tant, une fois de plus, ils se sont battus comme des morts-de-faim. Malheureusement, au petit jeu de « qui mettra le plus d’impact sans se faire prendre», les Caennais ne semblent pas jouer dans la même cour. Non pas que les Marseillais aient un état d’esprit plus belliqueux que nos Vikings, mais l’expérience des joueurs de Rudi Garcia dans ce domaine est sans comparaison avec les Bleu et rouge.
Le diable se cache dans les détails
Les semaines passent et le même sentiment désagréable revient sans cesse : la frustration de voir les Caennais faire jeu égal avec leurs adversaires tout en paraissant parfois loin de pouvoir les inquiéter. L’explication de ces échecs et de ces matchs inachevés est sans doute à chercher du côté des détails. Dimanche, le détail majeur qui aura eu une incidence significative sur le match est sans conteste l’arbitrage. Averti une première fois pour avoir montré son désaccord avec l’arbitre de touche, Fred Guilbert a par la suite écopé d’un deuxième carton jaune pour une faute - bien réelle - sur un joueur adverse. Malherbe jouera à dix contre onze pendant près de quarante minutes. Curieusement, la même faute de Jordan Amavi quelques minutes après l’exclusion du latéral caennais n’aura pas la même conséquence pour le joueur de Rudi Garcia, déjà averti à la 35e minute. Sentant le danger de laisser son joueur sur la pelouse, l’entraîneur marseillais a eu la bonne idée de procéder à un changement, lui évitant de se faire exclure à son tour. Sur ce coup, force est de reconnaître que Rudi Garcia a eu le nez fin, maîtrisant par la même occasion un détail de match non négligeable qui aurait pu être lourd de conséquences pour son équipe. Mais il est un autre détail, plus maîtrisable et qui aurait dû être directement bénéfique aux Bleu et rouge : la réussite. Contre Marseille ce dimanche, les Caennais, bien que mal en point dès l’entame de la seconde période, ont eu les situations pour recoller au score, même en évoluant en infériorité numérique. L’occasion que s’est créée tout seul Enzo Crivelli est une démonstration de plus du « fighting spirit » caennais sur lequel les adversaires du Stade Malherbe se confronteront jusqu’à l’ultime journée de championnat. Pour autant, « on ne peut pas se contenter de ces situations ou occasions manquées » comme le déplore Fabien Mercadal, spectateur impuissant du manque de réussite de son équipe. Une rencontre qui ne fait que rappeler aux Caennais à quel point le diable se cache dans les détails, et que seule leur maîtrise de ces facteurs les sauvera de l’enfer de la relégation.