Au pied du mur
En encaissant un premier but après seulement cinq minutes de jeu, le Stade Malherbe semblait bien avoir anéanti tout espoir de victoire, pourtant tant espérée par le peuple normand. Car les Strasbourgeois savent recevoir et ce ne sont pas les Parisiens qui diront le contraire. Auteurs d’un match de qualité contre les joueurs de la capitale et récents vainqueurs de Rennes en déplacement, les Alsaciens abordaient cette confrontation avec le vent en poupe, au contraire des hommes de Fabien Mercdal. La fin de match contre Nîmes les avait laissés pantois et le début de match calamiteux à la Meineau ne les a guère mis plus en confiance.On se dit alors à ce moment-là, qu’inexorablement, le Stade Malherbe n’aura pas les ressources pour revenir et pourrait même se diriger vers l’une de ses pires défaites de la saison. Car faut-il le rappeler, les Bleu et rouge ne se sont inclinés que deux fois par deux buts d’écart cette saison (PSG 3 – 0 SMC, et OM 2 – 0 SMC). « Une équipe qui lâche n’aurait pas pu revenir comme mes joueurs l’ont fait ce soir » déclarait le coach normand. S’il est vrai que les errements défensifs des premières minutes étaient alarmants, la force de caractère et les ressources trouvées par les Caennais sont ô combien rassurants. A l’heure de soigner les têtes, les Vikings ont échappé à un revers qui pouvait se profiler. Ils ont montré en Alsace qu’ils avaient les « rhin » solides.
Les murs ont tremblé
Le but rapidement encaissé a donc au moins eu ce mérite : il a contraint les joueurs à se dire les choses et crever l’abcès. Car en football, s’il est indéniable que les résultats passent par une bonne entente dans le vestiaire, le respect qu’ont les joueurs entre eux ne doit en revanche pas être un frein à la franchise et aux discours de vérités. « Il y a eu du bruit dans les vestiaires à la mi-temps, parfois ça fait du bien » déclarait Prince Oniangué aux micros des journalistes à l’issue de la rencontre. Dans cette course au maintien dans laquelle le Stade Malherbe est engagée, il est en effet judicieux de ne pas ronger son frein trop longtemps. Fabien Mercadal disait il y a quelques semaines « avoir un groupe sain et des joueurs prêts à tout donner ». La confrontation contre Strasbourg vient confirmer les certitudes du coach normand. En étant mené par deux fois dans un même match, le caractère inédit du scénario de la rencontre et la réaction des Bleu et rouge sont un vécu de plus pour des joueurs et un coach toujours en apprentissage de la Ligue 1. Pour retrouver son état d’esprit conquérant, le Stade Malherbe se devait de trouver les maux, certains ont trouvé les mots. Que les Vikings restent dans la même tonalité lorsque cela s’avère nécessaire, car c’est ainsi qu’ils sont sur la bonne voix.