Pour Emi

Cette semaine, la nouvelle est tombée comme un couperet, comme une chose dont nous ne voulions pas encore accepter la réalité et encore moins ses conséquences. Car au-delà des faits qui nous étaient contés, un peu d’espoir demeurait. Si peu et tant de prises, à quoi se raccrocher. Reste aujourd’hui, pour les tiens, pour tous ceux à qui nous voudrions déjà soutenir la peine, une sorte de libération et pour les autres, à commencer par toute la famille du football, une kyrielle de souvenirs.

Les joueurs du Stade Malherbe Caen et d'Amiens ont respecté une minute d'applaudissements avant le match à La Licorne samedi dernier
Les joueurs du Stade Malherbe Caen et d'Amiens ont respecté une minute d'applaudissements avant le match à La Licorne samedi dernier

Emi, il est peu dire que tu as changé le visage de notre football. Tu portais, chaque week-end, le masque du battant, mais aussi celui de la joie du sport. Quand ayant marqué un but, tes bras s’ouvraient, que ta bouche s’arrondissait, tu représentais la rage de vaincre et cette race particulière de joueur qu’on appelle le buteur. Ton sourire était aussi, pour tous ceux qui t’ont côtoyé, l’expression d’un charme considérable et d’une sympathie que la planète entière aurait pu t’envier. Partout où tu es passé, Emi, tu as laissé une trace indélébile. Celle d’un professionnalisme qui rappelle chaque jour la passion du ballon rond et cette place toute particulière qu’il occupe dans nos vies. Partout, tu as prouvé que le football était dans tes pieds, que le football pouvait être à tes pieds.

À Caen, tu as été de ceux qui ont fait fi de l’adversité, qui ont façonné un miracle. Un soir de match à Marseille, alors que le Stade Malherbe était mené 2 à 0, certains se disaient que ce n’était pas grave, que c’était l’OM et que c’était finalement logique. Mais tu as été de ceux qui ont sonné la révolte. Tu t’es échappé de la défense et tu es allé tromper le portier. Tu as ouvert les bras et tu as crié ta joie. On a crié avec toi. Ce soir-là, tu as été de ceux qui, pour le peuple malherbiste, rendent le football magnifique. Emi, il est dur de te dire « adieu ». Alors commençons par te dire « merci ».

Sache que, où que tu sois, d’où tu nous regardes, nous tâcherons de t’offrir le plus beau des spectacles. Nous partagerons ce soir la peine de tes coéquipiers nantais, ce club où tu t’es amusé à titiller les plus grands attaquants de notre championnat. Nous regarderons nos adversaires du soir comme tes amis. 

Emi, depuis plusieurs jours, le football a baissé pavillon face à la tristesse de ton départ, face à la douleur de tous ceux qui t’aimaient. Nous savons aussi que le football était pour toi une manière de vivre. Alors nous ferons tout pour te rendre hommage, en nous inspirant de toi, en ouvrant à chaque but grand les bras, en criant la libération bienheureuse d’un ballon qui finit sa course au fond des filets. 

Pour que le football porte encore un peu de tes traits, 

Pour que le sport garde ce qui faisait ton humanité, 

Pour que tu reposes, pour toujours, en paix. 

Adieu Emi. 

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