
2010 au presque-parfait
Si le Stade Malherbe a offert des émotions en pagaille à ses supporters au cours de la dernière décennie (demi-finale de Coupe de France, maintien historique à Paris, 7ème place de Ligue 1 Conforama décrochée au printemps 2016...), c’est peu dire qu’il a commencé très fort son cycle des 10 dernières saisons. Sous l’égide de Franck Dumas, le SMC est ainsi passé comme un éclair par la case Ligue 2 en 2009-2010, une saison après avoir perdu sa place dans l’élite. Lors de cet exercice, l’équilibre trouvé au sein de l’équipe première était idéal entre des Benjamin Nivet, Nicolas Seube et Anthony Deroin restés au club pour guider la jeunesse montante incarnée par Youssef El-Arabi, Sambou Yatabaré et bien évidemment l’inoxydable Thomas Heurtaux.
Le sacre de 2010, c’est avant tout le plus bel élan pris par l’équipe en 30 ans de football, à l’été/automne 2009. Avec neuf victoires et trois nuls seulement lors des douze premiers matchs, le SMC avait déjà fait un grand pas vers l’accession en novembre. Au final, les partenaires de Juan Eduardo Eluchans ne s’inclineront que cinq fois durant la saison et en dépit des 2 points les séparant au final de leur dauphin brestois, ce sont bien les Caennais, sacrés à Nantes au soir du 14 mai 2010 qui auront donné la plus grande impression de puissance. Avec respectivement 11 et 9 buts, Youssef El-Arabi et Steeven Langil ont cette saison-là offert bien des émotions à leurs supporters. Et s’il fallait vanter les mérites de cette formation malherbiste leader d’août à mai, on la louerait alors pour sa grande efficacité et sa résilience à toute épreuve. Inoubliable.
2014 en rois du sprint final
Quatre ans après Nantes, deux saisons en Ligue 1 Conforama et une accession manquée de justesse (4ème en 2012-2013), le Stade Malherbe refait de nouveau sien l’ascenseur vers l’élite. Cette fois-ci, il n’est plus question de cavalier seul pour les hommes de Patrice Garande. S’il est un constat à dresser en début d'exercice, c’est bien le caractère relevé et l’homogénéité qui règne en Domino's Ligue 2. Qu’ils s’appellent Metz, Lens, Nancy, Dijon ou Brest, tous ont l’intention de rallier la première division et le Stade Malherbe ne fait pas office de favori évident aux yeux des suiveurs. Ces derniers vont pourtant s’incliner devant le parcours exponentiel des Normands.
Au début de l’aventure, Patrice Garande est à la tête d’un effectif chambardé par les manœuvres estivales et le salut malherbiste, si salut il y a, passera par l’inévitable efficacité des recrues, pour la plupart méconnues du grand public. D’un début prometteur, Malherbe enchaîne sur des performances en dents de scie pour échouer au 8ème rang à la trêve hivernale. Pour beaucoup, l’affaire est réglée… Seulement, comme il le démontrera un an plus tard en Ligue 1 Conforama, ce groupe caennais est plein de ressources et des joueurs comme Jonathan Kodjia, Dennis Appiah et évidemment N’Golo Kanté dévoilent leur talent à la face du football français. Avec un Fayçal Fajr habile à la baguette et un Mathieu Duhamel au sommet de son art (co-meilleur buteur du championnat avec 24 réalisations), Malherbe rattrape son retard pour finalement se caler définitivement dans la roue de Lens et Metz au soir du 13 mai. Le 16 mai 2014 à Dijon verre ainsi les « Rouge et Bleu » jouer leur dernier match de L2 avant celui disputé par Jessy Deminguet et ses partenaires à Sochaux (0-0) en juillet dernier. Mémorable.