Champion d'Europe avec l'Inter Milan
Il était une fois l’une des plus belles histoires d’amour caennaises. Simple, passionnée, intime, légère : voilà en substance ce qu’a été la relation entre le Stade Malherbe et son milieu de terrain à tout faire Benoît Cauet. Car celui qui allait devenir une pièce maîtresse du grand Inter Milan de Ronaldo à la fin des années 90 a véritablement éclos sur les terres de Venoix. À son arrivée dans le Calvados en provenance de l’OM à l’été 90, le natif de Châtellerault se distingue tant par l’énergie qu’il déploie à chaque match sur le terrain que par cette nuque longue qu’il arbore et qui le rend pendant de nombreux mois aisément identifiable parmi ses partenaires. Il n’est alors ni le meilleur buteur, ni le meilleur passeur, ni le défenseur le plus costaud de la formation rouge et bleue. En travailleur de l’ombre incessant, il n’a cependant pas besoin de lumière pour briller et se rendre indispensable aux yeux de son entraîneur Daniel Jeandupeux. Aux côtés de Michel Rio, Hippolyte Dangbeto ou encore Yvan Lebourgeois, il est l’un des artisans principaux de la meilleure saison dans l’élite de l’histoire du club en 1991/1992, lorsque la bande de copains caennaise accroche la 5ème place de la D1 à la surprise générale.
Lorsqu’on évoque le Stade Malherbe du début des années 90, on pense ainsi inévitablement à cette 5ème place, à ces saisons faites d’une stabilité rare pour un club aussi peu expérimenté dans l’élite, à l’entrée réussie à d’Ornano et bien évidemment à cette historique double confrontation avec Saragosse en Coupe de l’UEFA. Une fois encore, difficile de ne pas associer en tout premier lieu le guerrier Cauet à cette époque dorée. Ce n’est d'ailleurs pas un hasard si le premier retour par la case D2 du SMC se fera immédiatement après son départ pour le FC Nantes en 1994. Chacun vivra alors ses propres histoires. Des joies et des peines pour le Stade Malherbe dont le cœur s’accrochera en alternance à l’élite et à son antichambre. Des récompenses et des déceptions pour Benoit Cauet, sacré champion d’Europe avec l’Inter au printemps 1998 mais à jamais snobé par une équipe de France dont on n’aura pourtant jamais cessé de le dire tout proche. C'est peu dire que durant sa carrière, l'ancien milieu caennais aura côtoyé du beau monde. Leonardo, Rai, Ronaldo, Christian Vieri, Youri Djorkaeff, Javier Zanetti ou encore Clarence Seedorf : ils sont de nombreux joueurs en Europe à avoir pu profiter de l’abattage de Benoît Cauet pour briller dans leur collectif. Celui qui a toujours su rester discret, qu’on percevait même comme un homme timide, ne s’est jamais renié. Alors qu’il a dernièrement entamé une carrière d’entraîneur et qu’il rêve de s’asseoir sur le banc d’une formation professionnelle, Benoît Cauet a toujours gardé une place à part dans son cœur pour ce Stade Malherbe qui l’aura fait grandir. Et vingt-six ans après sa dernière apparition sous le maillot rouge et bleu, cet amour réciproque perdure. Encore et encore.