- Une enfance à toute épreuve
« Je suis né à Paris mais j’ai vécu une partie de mon enfance au Congo, nous sommes revenus en France lorsque mon père a été victime d’un attentat. Il était l’un des gardes du corps du président et en 1993, des personnes de l’opposition ont voulu s’en prendre à eux. Il a reçu une balle sur le flanc gauche, il aurait pu y passer. Mon père a été hospitalisé à Paris et après plus de six mois d’efforts, il a réussi de nouveau à marcher alors que les médecins n’y croyaient pas du tout. »
- L’engouement de l’Afrique
« J’étais tout petit quand on a vécu au Congo mais j’ai quand même beaucoup de souvenirs. Il y avait beaucoup d’engouement autour de mon père qui était proche de la famille présidentielle, on a les photos à la maison avec Nelson Mandela ou la Reine Élisabeth. J’ai une empreinte forte de ces trois ans au Congo, il y a deux choses qui peuvent mettre les Congolais dans tous leurs états, c’est la politique et le football. Ce sont des choses que j’ai pu connaître dans mon enfance et lors de mon retour au pays, c’est toujours des moments très forts. Le Congo c’est naturel en moi, quand l’équipe nationale a fait appel à moi, c’était logique de représenter ce pays.»
- Le retour en France et la découverte de Caen
« Lorsque mon père était de nouveau sur pied, on a pris la décision de partir de la région parisienne, ma mère ne supportait pas toute cette agitation. On avait de la famille à Caen et c’est là qu’on a pris la décision de s’installer ici, à Hérouville. Je m’intéressais au football avant mais ça a vraiment commencé ici, on jouait dans la rue et j’ai rejoint un club pour la première fois, à Caen Nord. Et c’est au bout d’une saison que j’ai pu rejoindre le Stade Malherbe après des détections.
- Le football dans une famille de basketteurs
« Je me suis intéressé au football tout seul dans mon coin alors que mon père et mes frères étaient des gros fan de basketball. Personne ne comprenait mais moi c’était le football depuis tout petit. La Coupe du Monde 1994 aux États-Unis avec le Brésil de Bebeto ça m’a marqué, j’avais six ans. Depuis tout petit je voulais réussir, ça a toujours été un rêve, j’ai toujours voulu tout mettre en place pour arriver à mes fins. »
- Au Stade Malherbe Caen à dix ans
« Dans ma tête je rêvais, on voulait tous rejoindre le Stade Malherbe. Même à cet âge, j’avais une ligne de conduite bien précise, je savais que je voulais aller le plus loin possible. On avait une belle génération avec Thomas Heurtaux, Steven Nzonzi, Benoît Costil, Eliott Grandin ou encore Nolan Roux. J’ai beaucoup de souvenirs avec des gros tournois que l’on avait gagné, on avait même fait un levé de rideau au Stade France avant une finale. Je voulais rester ici mais le club a mis trop de temps à l'époque pour me proposer quelque chose. »
- Formation à la Rennaise
« Le Stade Rennais m’a proposé un plan de carrière bien précis pour ma formation et tout s’est passé comme prévu. J’avais un pincement au cœur en quittant le Stade Malherbe mais j’ai connu une autre dimension. J’ai été Champion de France (-18 ans) et vice-champion de France CFA avec des cours directement au centre de formation. J’ai découvert l’Europa Ligue et une finale de Coupe de France contre Guingamp à 20 ans, c’était cinq saisons. »
- Le Stade Malherbe avant tout
« J’avais un rêve à dix ans c’était de jouer pour le Stade Malherbe et je suis très heureux d’être là aujourd’hui. Je n’ai pas suivi l’itinéraire classique mais pour moi c’est fort de porter ce maillot en professionnel. J’avais l’occasion de jouer en Premier League mais je ne pouvais pas refuser de revenir ici, j’avais ce petit bout de rêve qui n’était pas accompli. Le club a fait des efforts et moi aussi, je pouvais retrouver la famille et un environnement que je connaissais, c’était mon destin. »
- Un don de moelle épinière à 18 ans
« Mon grand frère était drépanocytose, c’est une maladie génétique de la moelle épinière. Le seul moyen pour qu’il guérisse, c’était que l’on fasse une greffe et j’étais le seul de la famille à être compatible. Je devais attendre d’être majeur pour pouvoir le faire et le Stade Rennais m’a donné le feu vert pour le faire. C’était une grosse opération avec une ponction dans le dos et au niveau du sternum, j’étais KO pendant quinze jours, ce fut une grosse étape dans ma vie. »
- La voix de la sagesse
« Je parle beaucoup avec les jeunes joueurs du vestiaire. Que ce soit Kélian Nsona ou Nicholas Gioacchini, j’essaie de leur donner des conseils. Je suis passé par là aussi et je fais en sorte qu’ils puissent gagner du temps dans leur évolution. Ce sont des joueurs qui sont à l’écoute, c’est normal de le faire. Avec tout ce que j’ai traversé, je veux apporter de la sérénité autour de moi, il faut être heureux et joyeux. »
