- Peut-on dire que c’est une saison réussie ? Que retiens-tu de cette première expérience en D3 ?
C’est difficile d’entamer une saison dans un nouveau championnat, qu’on ne connaît pas spécialement. On s’était fixé un objectif avec le groupe de joueuses qui était, pour moi, largement atteignable : terminer entre la 5e et la 8e place. L’objectif maintien est réussi dans toutes les catégories. On a d’abord pris le temps de structurer le projet cette année, de construire avant de penser à l’aspect sportif pour performer dans le championnat de D3.
- Qu’as-tu pensé de ce championnat de D3 ?
Sur cette première saison, je trouve ce championnat plutôt aléatoire. Quand on prend l’exemple de Roubaix, c’est une équipe qui marchait sur le championnat en début de saison mais qui, au final, est très vite descendue dans le classement. C’est un championnat où la notion économique compte tout autant que la notion sportive. D'un point de vue sportif, ce ne sont pas forcément les équipes qui proposent le plus de jeu qui se trouvent en haut du tableau.
- Serait-il intéressant d’avoir des profils différents pour performer ?
Aujourd’hui, il nous manque des profils vitesse que l'on n'a pas, ou alors très peu. Il nous faut des filles qui percutent, qui font des différences en un contre un. Ce sont des joueuses comme ça que l’on retrouve dans les équipes du haut de tableau, des joueuses offensives qui sont capables de faire mal en transition.
- Est-ce devenu plus agréable pour toi et les filles d’évoluer dans ce championnat D3 plutôt que la R1 ?
Tout ce qu’on avait le temps de faire en R1, on n’a plus le temps de le faire en D3, les rythmes de jeu sont différents. On commence aussi à arriver dans cet esprit de compétition. Je prends l’exemple du match contre Alençon : c’est une équipe qui a envie de jouer et de tout donner car c’est le Stade Malherbe en face. En D3, ce sont des filles qui vont se donner pendant 90 minutes tous les week-ends.
- N’étiez-vous peut-être pas trop joueuses en début de saison ?
Il y a donc cette première partie de saison, de découverte, où j’ai essayé de garder les bases, le travail qui avait été fait avant en y ajoutant ma personnalité, ma vision des choses, ce qui a été très dur au début. J’ai pris les joueuses qui avaient encore de l’énergie à donner et qui étaient capables d’apporter de la nouveauté, comme Morgane, Lisa, Maiwenn, qui ont été repositionnées à des postes auxquels elles n’avaient pas forcément joué. Je me suis focalisé sur l’aspect défensif, ce qui a fonctionné. L’étape suivante est de travailler sur l’aspect offensif.
- Sur ce dernier mois, avec 3 victoires en championnat, as-tu enfin commencé à voir ce que tu voulais voir ?
C’est satisfaisant, mais c’est surtout que l’on a réussi à manipuler l’adversaire et parfois à refuser le jeu pour jouer sur des contres. La manière dont on manipulait l’adversaire nous permettait de libérer des espaces où on le souhaitait, ce qui était bénéfique pour nous. Au départ, tu as quelques occasions dans le match mais tu défends 90 minutes. À la fin, tu arrives à avoir à la fois une solidité défensive et de nombreuses occasions durant le match. Mais on a un groupe jeune donc on prend du temps.
- Justement, avoir un groupe jeune ne serait-ce pas la fierté de la saison ?
La moyenne d’âge sur chaque match est de 19-20 ans. J’ai toujours 4 à 5 joueuses qui peuvent redescendre. C’est ma volonté de faire jouer les jeunes, de m’appuyer sur la formation, de créer du lien avec les jeunes pour qu’on puisse continuer de grandir et avoir des joueuses formées au club dans l’équipe senior de demain.
- Quelles sont tes priorités pour la saison prochaine ?
Garder nos valeurs et renforcer avec des profils que l’on n’a pas aujourd’hui sont nos priorités pour la saison prochaine.
