
Rémy Vercoutre, gardien du SM Caen et formé à Montpellier avant d'y jouer en professionnel entre 1998 et 2002
"A l'annonce de son décès, j'ai beaucoup pleuré pendant les deux jours qui ont suivi"

"Mon premier souvenir du président (Nicollin) remonte à ma rencontre avec lui. Il y a presque 21 ans maintenant. J'avais 16 ans et j'étais en vacances dans la région de Montpellier avec mes parents pour venir assister au premier match de championnat. A l'époque, j'avais un contrat à Dunkerque qui venait de perdre le statut pro à la suite de sa descente en National. Pour que je signe dans un club pro, il fallait racheter ce contrat. Quand j'ai rencontré le président avec le directeur du centre de formation de l'époque, il ne m'a pas parlé de ça. La première chose qu'il a dite à mes parents : "Je ne sais pas si je vais faire de votre garçon un footballeur professionnel, mais je peux vous assurer qu'il aura son baccalauréat". De tous les clubs qui étaient en contact avec moi pour me faire signer, c'est quelque chose que je n'avais jamais entendu.
Ça a totalement fait la différence. Il ne raisonnait pas uniquement que foot, mais il pensait à la personne. Il était présent pour chaque signature. Il connaissait l'histoire personnelle de chaque joueur. C'était très important à mes yeux. Il est à la base de ma signature là-bas. Si j'ai pu faire ce métier et m'y épanouir pendant plus de 20 ans, c'est grâce à lui. C'est lui qui m'a donné ma chance. Il a été à la base de ma vie professionnelle. Sa disparition est une grosse perte. Je suis encore ému quand j'en parle. Je ne vous cache pas qu'à l'annonce de son décès, j'ai pris une claque. J'ai beaucoup pleuré pendant les deux jours qui ont suivi. En plus, je suis resté en très bonne relation avec son fils, Laurent, qui s'occupe du club. On s'écrit très souvent".
Xavier Gravelaine, directeur général du SM Caen et joueur à Montpellier entre juillet 1998 et janvier 1999
"Loulou, c'est un personnage à la Audiard"

"Loulou a créé La Paillade. S'il n'avait pas été là, il n'y aurait pas de foot à ce niveau à Montpellier. Il a mis beaucoup d'argent de sa poche. J'ai toujours respecté ces gens-là. Il faisait partie des plus grandes personnes du football français. C'est l'un des présidents qui m'a le plus marqué au cours de ma carrière. On parlera encore de lui dans 20, 30 ou 40 ans. Loulou, c'est un personnage à la Audiard, complètement atypique, chaleureux. C'était un vrai passionné de football. Il aimait ses joueurs. D'ailleurs, quand certains se retrouvaient en difficulté après leur carrière, il faisait tout pour les aider.
Même si mon passage à Montpellier a été très court, il fut très intense. A l'époque, j'étais considéré comme son chouchou même s'il ne m'a pas fait que des bisous. Il m'invitait de temps en temps le dimanche à manger au mas avec lui. Avec ses discours, il te prenait par les tripes. C'est grâce à ça que j'ai signé à Montpellier. A l'époque, je ne voulais pas partir de Marseille. Il a réussi à me convaincre. Et comme je fonctionne au feeling. J'ai gardé de supers contacts avec Laurent, son fils. On est de très bons amis".
Patrice Garande, entraîneur du SM Caen et joueur à Montpellier lors de la saison 1990-1991
"Pour Loulou, le derby Montpellier - Nîmes, c'était comme Real - Barça"

"Quand j'ai signé à Montpellier, il y avait Robert Nouzaret qui venait de revenir en tant que directeur sportif, Henryk Kasperczak, l'entraîneur, Bernard Gasset (un des fondateurs du club), le père de Jean-Louis, et Loulou. Loulou, c'était avant tout un homme que je respectais beaucoup. Il était profondément humain. Le personnage ne pouvait pas laisser indifférent. C'était un passionné de foot. Il adorait ses joueurs, quelquefois un peu trop. Il était tout le temps dans l'excès, mais avec un cœur énorme. Quand ça fonctionnait bien, il te le rendait largement.
Parfois, comme tout le monde le sait, il pouvait avoir quelques envolées. Quand tu es joueur dans le vestiaire et que ça part, tu te fais tout petit (sourire). La saison où j'étais là-bas, je me rappelle qu'il avait expliqué aux nouveaux ce que représentait le derby Montpellier - Nîmes : "C'est comme Real - Barça". Cette phrase m'est restée gravée. Il fait partie de ces rares présidents qui ont fait leur club. La Paillade, c'est lui. Il y a tellement une empreinte de sa part dans ce club. Sur ce match, il va y avoir une charge émotionnelle très importante".