Baptiste, tu œuvres dans le milieu du football depuis maintenant 10 ans mais à la base, ce n’est pas ton domaine de prédilection…
« Moi je viens des sports de combat. J’ai fait essentiellement de la boxe thaï mais aussi de la lutte et un peu de MMA. Mon autre passion c’est l’haltérophilie dans laquelle j’ai fait de la compétition comme en boxe. Mon objectif professionnel, c’était d’être préparateur physique dans ce domaine. Je voulais d’ailleurs avoir la double casquette, c’est à dire préparateur physique et kiné, j’ai suivi les deux cursus. Après, les choses ont fait que j’ai travaillé dans les sports de combat et dans le foot. Depuis, j’ai toujours continué à faire les deux. »
Tu as travaillé avec de nombreux grands sportifs de la région toulousaine…
« En sports de combat, j’ai pu m’occuper de Thomas Loubersanes, champion du monde de grappling, Laurence Cousin, championne du monde de jujitsu brésilien, Gaël Grimaud, champion du monde de MMA et d’autres encore. »
Le football est ensuite arrivé dans ta vie, comment ça s’est fait ?
« Comme souvent, c’est une histoire de rencontres. J’ai croisé des personnes qui ont fait que j’ai intégré le centre de formation du Téfécé comme kiné et réathlétiseur. Ensuite, j’ai basculé comme kiné sur le groupe professionnel puis préparateur physique adjoint sur le groupe pro et responsable de la réathlétisation. Je suis ensuite devenu responsable du groupe professionnel pour tout ce qui est prépa physique. J’ai passé près 10 ans au Téfécé en tout, j’y suis arrivé en 2010 avec Alain Casanova, j’ai travaillé à ses côtés mais aussi avec Dominique Arribbagé, Mickaël Debeuve et bien sûr Pascal Dupraz. »
Le domaine de la préparation physique reste méconnu du grand public. Comment se passe la relation entre un préparateur physique et un coach ?
« On est très souvent en communication. Ici à Caen par exemple, Pascal met en place ce qu’il souhaite de ses joueurs et ce qu’il veut qu’ils accomplissent en termes d’effort athlétique lors d’un match. Derrière, le préparateur physique périodise et planifie pour que les joueurs puissent réaliser le travail demandé. Pendant la dernière trêve par exemple, le coach a établi son système de jeu préférentiel, un système qui demande une dépense énergétique et un certain type de dépense athlétique. A moi derrière de faire en sorte que les joueurs soient capables de répondre à ça. »
Lorsque tu es arrivé le 1eroctobre, tu as fait la connaissance de l’équipe pro. Comment as-tu jaugé sa situation athlétique ?
« Ils étaient habitués à un certain système de jeu qui demande une certaine dépense athlétique. Nous, on a juste un autre système qui réclame autre chose. On ne peut clairement pas dire que les joueurs étaient en méforme et qu’ils sont en forme maintenant, non. C’est juste une approche et une méthodologie différentes. Notre travail – parce que j’associe Jean-Marc Branger et tout le staff médical – consistait d’abord à dissocier. Ils avaient autant de travail en musculation qu’en course, pour résumer de manière très simple. Sur le premier cycle de trois semaines, on faisait un travail au seuil tous les lundis, un travail d’explosivité tous les mardis et un travail de puissance d’aérobie également. Tous les jours, les joueurs avaient de la préparation physique avant l’entrainement, pendant et après. Maintenant, non veut monter crescendo.»
À Toulouse, tu possèdes ta propre structure où tu suivais de nombreux sportifs, notamment des footballeurs professionnels européens. Pourquoi avoir accepté le défi du Stade Malherbe Caen ?
« J’ai accepté le challenge car je suis quelqu’un qui aime en relever. De plus, je fais confiance à Pascal. Quand je l’ai rencontré, ça a matché entre nous parce qu’il donne une vraie importance à la préparation physique et surtout, son management sur le plan humain m’a beaucoup plu. Je lui avais toujours dit que je le suivrais si toutes les conditions étaient réunies et que le défi était satisfaisant. Il me fallait un projet sportif et athlétique intéressant et avec Pascal, on s’est entretenu, on a discuté du projet caennais et on s’est dit que c’était un challenge à relever. On espère y arriver. Je suis venu au SM Caen afin de vivre une belle aventure sportive mais avant tout humaine. »
Quelles sont tes impressions depuis ton arrivée au Stade Malherbe ? Il y a tout ce dont tu as besoin pour bien travailler ?
« Déjà, je trouve que la région Normandie est magnifique, Caen est aussi une très belle ville. Les infrastructures du club sont top, les gens également également, et ce qui est encore une fois important pour moi dans un club sportif, c’est l’humain. Je pense être tombé dans un club qui nous correspond avec Pascal, un club où l’humain est important. Pour ce qui est de mon travail, je tiens à préciser que Jean-Marc Branger a fait quelque chose de top ces dernières années ici, on a vraiment tout ce qu’il faut pour réussir. »