Il était une fois une tête blonde aux yeux bleus. Un prodige balle au pied, une tête brûlée, un bon vivant, un camarade hors du commun et une pépite d’outre-Manche venue garnir les rangs malherbistes pour l’un des transferts les plus inattendus de l’histoire du championnat de France. De 1988 à 1991, le Stade Malherbe, nouveau venu dans la famille des clubs de Division 1, s’émerveille devant les prestations enjouées du virevoltant Graham Rix. L’Anglais est âgé de 31 ans lorsqu’il débarque en Normandie. Il vient alors de décliner des offres de QPR ou Sheffield pour investir le Calvados. Qui lit la presse sportive et suit régulièrement le football britannique ne peut alors ignorer l’existence et le talent indéniable de ce milieu offensif. Lorsqu’il signe à Caen, convaincu par le discours des dirigeants, le natif de Doncaster dispose derrière lui de dix saisons passées à Arsenal, club avec lequel il remporte notamment la Coupe d’Angleterre en 1979, à Wembley, devant plus de 100 000 spectateurs.
Prince d'Arsenal, Roi de Caen
Celui qui fut titulaire au sein de l’armada anglaise qualifiée au Mondial 1982 investit Venoix à un moment de sa carrière où de nombreux observateurs le jugent sur le déclin, trop souvent blessé et inapte à poursuivre au plus haut niveau. Sous les couleurs rouge et bleu, il fait finalement mentir tout ce petit monde et offre aux supporters caennais trois saisons inoubliables, les premières du club dans l’élite au demeurant. Deux maintiens acquis en bataillant d’abord puis un club laissé à une 8ème place historique lors de la saison 1990-1991 : Graham aura fait du bon travail au Stade Malherbe. Yvan Lebourgeois, Rudi Garcia ou encore Christophe Point s’en souviennent comme d’un coéquipier « un peu fou » mais très attachant. Les supporters pour leur part n’ont oublié ni son élégance balle au pied ni son sens du leadership. Dans l’histoire caennaise, l’Anglais aux 89 apparitions et aux 9 buts sous le maillot rouge et bleu aura beaucoup compté. Un crack anglais devenu roi de Venoix, qui l’eut cru ?