
Pour commencer, peux-tu nous donner de tes nouvelles ?
Ça va faire trois ans que je suis entraîneur des gardiens à Chambly. Je suis arrivé dans le staff de l’équipe première en National et aujourd’hui je suis en charge de l’ensemble des gardiens de but du club. J’ai à ma charge deux entraîneurs de gardiens et à trois on travaille avec 43 gardiens gardiens en comptant les féminines, les plus petits jusqu’à la Ligue 2. J’ai mis en place une école de gardien de but ou encore des stages gardien aussi. Beaucoup de travail, c’est un métier prenant et passionnant mais pour moi c’était la juste continuité de ma carrière, je voulais transmettre ce que j’avais pu apprendre quand j’étais professionnel.
C’était une volonté de toujours cette reconversion ?
Je me suis formé quand j’étais en fin de carrière au Red Star. Je me suis formé un peu sur le tard mais j’ai toujours aimé regarder ou entraîner les jeunes gardiens puis aujourd’hui c’est devenu mon métier.
Comment vis-tu la crise sanitaire que connaît la France et le monde actuellement ?
Je suis resté chez moi pendant le confinement, j’ai la chance de vivre dans une maison donc j’ai pu profiter un peu du jardin. C’est une période compliquée, ce qui est sportif, culturel ou autre c’est secondaire. La priorité c’est que les gens soient en bonne santé et que le monde tourne à l’endroit. Il faut que les gens arrêtent de parler et se concentrer sur ce que l'on doit faire en tant que citoyen. Ça manque beaucoup trop de discipline alors que beaucoup de gens sont confrontés à ce virus. Concernant le football, la Ligue va faire le nécessaire mais encore une fois pour moi, ça passe au second plan actuellement.
Pour évoquer la finale de la Coupe de la Ligue, ça reste tout de même un bon souvenir ?
C’est ma seule finale nationale, ça reste un super souvenir. J’ai peut-être vécu cette finale un peu différemment parce que encore aujourd’hui je me sens coupable sur le deuxième but que l’on prend. Déplacer 30 000 Bas-Normands dans la capitale et voir tous ces supporters et nos familles dans ce stade c’était juste magique. Au-delà de la finale, c’est cette épopée et mes six ans au club dont je me souviens comme si c’était hier, j’ai énormément de souvenirs, c’est gravé dans ma mémoire.
Quinze ans après, tu regrettes encore ce deuxième but ?
Je suis un éternel perfectionniste, je suis certain que j’aurai pu faire mieux. Sur le moment ça va très vite mais je ne me cherche pas d’excuse. C’était mon rôle d’arrêter les buts et selon moi il était évitable.
Que retiens-tu de ce parcours en Coupe de la Ligue ?
On avait fait aussi de gros matchs, je me souviens du ¼ à Auxerre où on se qualifie aux tirs au but et je suis décisif à la mort subite. Ça reste un très grand club qui a connu beaucoup de choses surtout à cette époque-là avec Guy Roux. Je me souviens aussi du premier match à Ajaccio où on gagne 1-2, ça n’avait pas été facile du tout… A Sochaux là aussi aux tirs au but sur un terrain compliqué avec de la neige tout autour. Puis il y a le Monaco finaliste de la Ligue des Champions dans une ambiance incroyable à d’Ornano, il y avait pas eu photo ce soir-là. Puis le soir de la finale c’était aussi un beau spectacle en tribunes, beaucoup de supporters se souviennent de l’A13 ou des métros remplis de Caennais.
Cette saison 2004 / 2005 est un peu frustrante avec la descente à la dernière journée ?
J’ai envie de dire que c’est la beauté de ce sport. On peut battre n’importe qui à n’importe quel endroit et trois jours plus tard jouer exactement le même match et passer complètement au travers. C’est le football, je pense qu’il faut vivre les choses pour se rendre compte à quel point c’est compliqué. Être joueur de foot c’est un métier à part, il y a énormément de choses importantes et je m’en rends encore plus compte aujourd’hui.
Que peux-tu nous dire sur tes six ans au Stade Malherbe ?
C’était une famille, nous étions vraiment proches et on avait la chance d’être un groupe sain et on savait se prendre en main. On avait un coach qui nous laissait beaucoup de libertés et on a toujours tout donné sur le terrain pour le club. Il y a eu quelques déceptions mais aujourd’hui les gens parlent encore de ces années-là, de 2003 jusqu’à 2010, c’était magique. On ne va pas dire qu’on marchait sur l’eau mais ce groupe-là avait créé quelque chose et c’est pour ça que ça a duré aussi dans le temps.