
« Elu, Elu, Elu, Eluchans ! Eluchans ! ELUCHANS ! »
Il était une fois la technique doucereuse d’un footballeur sud-américain au style « latino » des années 2000. Un sourire jovial, une mine constamment radieuse… Vous l’avez compris, on parle bien de l’inoubliable Juan Eduardo Eluchans. Débarqué à Caen en 2007 pour une aventure inoubliable de trois saisons ponctuée de 102 matchs et de 13 buts, le milieu de terrain exporté côté gauche avait cette faculté à rendre les matchs de Malherbe un peu plus « spéciaux ». Etait-ce par sa fougue, son abattage, sa grinta argentine ? Tout ça à la fois ? Il n’en demeure pas moins que dans l’imaginaire collectif, football argentin rime avec talent et joie de vivre, autant d’éléments dont ne manquait pas celui que les supporters caennais ont vite surnommé « Elu », l’auréolant par ailleurs d’une chanson à sa gloire, ce dont peu de Malherbistes peuvent se targuer à ce jour.
Lorsqu’il quitte son pays natal à l’été 2007 pour devenir le premier milieu argentin s’illustrant à Caen depuis Gabriel Calderon, le choc thermique est rude pour le natif de Tandil, à tous les niveaux. Notamment titré avec son club d’Independiente en 2002, il vient d’y enchaîner sept saisons entrecoupées d’un prêt à Rosario. Débarqué de la province de Buenos Aires et ses 15 millions d’âmes, « Elu » découvre l’agglomération caennaise et ses 250 000 habitants. Le mercure chute alors dans le thermomètre, les pluviomètres s’affolent dans cette Normandie qu’il va apprendre à aimer (notamment pour son fromage). Si d’Ornano se révèle plus étroit que La Doble Visera de Cemento d’Avellaneda, Juan Eduardo y retrouve une chaleur familière. Celle-là même qui le porte durant trois saisons, lui permettant d’être un acteur majeur aux côtés de Benjamin Nivet et Yoan Gouffran lors du maintien de 2008 et d’être à nouveau décisif à l’heure de remporter le titre de champion de Ligue 2 et de d'obtenir la remontée immédiate deux ans plus tard. Le seul et unique club européen de sa carrière de retour dans l’élite en 2010, « Elu » s’en va alors le devoir accompli. À l’heure de prendre sa retraite en 2016, le milieu de terrain désormais âgé de 40 ans a forcément eu une pensée émue pour Malherbe et ses supporters.