À quel moment as-tu pris la décision de stopper ta carrière ?
Si je prends du recul, j’ai fait 4 belles saisons avant d’arriver au Paris FC, j’étais dans une dynamique de motivation positive avec l’envie de jouer deux ou trois saisons de plus. Puis j’ai commencé à y réfléchir un peu plus lors de cette saison 2019 / 2020. J’ai pris la décision d’arrêter ma carrière malgré cette saison particulière, je pense qu’on ne va pas revivre ça tout de suite mais c’est comme ça.
Ça peut être frustrant de terminer une carrière de la sorte ?
Tout le monde me pose la question mais je réponds souvent à l’opposé de ce que l’on attend. Je n’ai pas eu le dernier match ou la dernière semaine d’entraînement surtout après 17 ans de carrière, c’est une page qui se tourne. Mais le confinement m’a permis de me focaliser sur autre chose, j’ai pris le temps de m’occuper de ma famille mais aussi penser à ma reconversion. Cet arrêt brutal m’a permis de passer vite à autre chose et tourner la page assez rapidement.
Tu as passé deux saisons au Stade Malherbe en tant que joueur, ça reste un bon souvenir ?
C’est un des clubs qui a marqué ma carrière avec la montée en Ligue 1 lors de la première saison. Puis on a tous découvert N’Golo Kanté, on peut dire ce que l’on veut mais évoluer avec un joueur comme lui c’est quelque chose. C’est aussi un détail mais je portais le brassard lors du centenaire du club, c’était une vraie fierté pour moi, surtout face au Milan AC avec mes origines italiennes. J’ai joué des matchs de légende avec ce club, je me souviens surtout des matchs au Vélodrome ou au Parc des Princes. Puis mon fils est né à Caen, c’est un Normand, le club vient de lui offrir son premier maillot et c’est très symbolique, le Stade Malherbe vient de gagner un nouveau supporter. J’avais de superbes relations avec les gens du club mais aussi avec les supporters.
Comment est venue cette idée de reconversion ?
J’ai un ami brésilien de longue date qui est scout pour le LOSC, je l’ai connu quand j’étais à Ajaccio et depuis plusieurs saisons on échange beaucoup sur son travail. C’est un univers qui m’intéresse énormément même si je n’avais pas encore d’avis très précis sur ma reconversion il y a encore quelques mois. C’est venu progressivement suite à des discussions avec Yohan Eudeline, ça m’a fait réfléchir un peu plus sur la suite de ma vie professionnelle. Il y avait un besoin au club avec le départ de Bernard Maraval et je suis très reconnaissant que l’on puisse me faire confiance. J’ai envie d’apprendre aux côtés des personnes qui sont déjà en place comme Loïc Perard, c’est un nouveau métier pour moi. Je pense que ça peut devenir un grand frère, il faut que l’on arrive à créer quelque chose tous ensemble. J’ai envie d’apporter mes connaissances de footballeur, mes contacts dans ce milieu et ma connaissance de la région. C’est aussi une question de motivation, j’ai envie de travailler sur autre chose, je veux aider le club dans son évolution à moyen et long terme.
Quelles seront tes missions principales ?
Mon travail consistera dans la semaine à travailler sur des rapports concernant des joueurs que l’on aura ciblé en amont avec de l’analyse vidéo par exemple. Le week-end surtout je vais passer beaucoup de temps dans les stades, je pense enchaîner cinq ou six matchs quand ce sera nécessaire. Ça va demander beaucoup d’investissement mais pour quelqu’un qui aime le football, c’est quelque chose de très plaisant. Je vais essayer de dénicher des opportunités pour rejoindre le club et d’un autre côté je vais pouvoir faire des rapports concernant les futurs adversaires ou les joueurs prêtés. Je vais essayer de couvrir le plus de territoire possible, pourquoi pas explorer aussi des championnats comme le Luxembourg ou la Suisse, ça reste dans un rayon intéressant.
Tu possèdes des caractéristiques qui permettent de te projeter aussi un peu plus loin ?
Tout à fait, j’ai eu des contacts dans ce sens pour d’autres projets de reconversion au Portugal ou au Brésil mais j’ai choisi le Stade Malherbe, je suis persuadé que ça va fonctionner. J’espère que le club va vite retrouver la Ligue 1 et que l’on puisse voir plus loin. Je pense que dans des pays Lusophone comme le Portugal ou le Brésil, il y a des opportunités. C’est quelque chose qui est venu dans les discussions quand on a échangé avec Yohan.
On se rend compte que c’est un métier qui peut parfaitement te convenir…
J’adore le terrain, le football c’est quelque chose de passionnant. Je vais reparler de N’Golo mais quand on voit qu’il évoluait à Boulogne sans être passé par un centre de formation. C’est ce que j’ai envie de découvrir, pouvoir changer la vie d’une personne ou d’un club en observant des matchs de football c’est une motivation pour faire ce métier. Quand tu aimes le foot, les gens et tu es passionné, je pense que ça ne peut que fonctionner.