Yann, on imagine que ça fait du bien de retrouver un vestiaire…
"Oui vraiment et les gars sont très accueillants, j’ai appris à les connaître très rapidement, ce qui favorise mon arrivée. Même si je suis un des plus « anciens » de l’équipe, les joueurs m’ont très bien accueilli. Je suis très content de retrouver le terrain, en espérant être à 100% le plus rapidement possible, tout en faisant attention à ne pas griller les étapes."
Le terrain, c’est ce qui te manquait le plus ?
"Complètement. On peut s’entraîner individuellement, mais ça n’a rien à voir avec les terrains. Pour moi, une séance d’une heure sur le terrain équivaut à deux semaines de travail individuel. Le terrain, c’est la réalité, c’est là où l’on ressent toutes les sensations. Tu dois jouer avec ta tête, il faut réussir à combiner ton corps et ta tête, alors que quand tu fais un footing, tu mets de la musique et tu cours. Donc, très content. Dès ce matin, j’ai vu énormément de qualité, il y a pas mal de jeunes, beaucoup d’envie. Ça rassure, parce que c’est sur ça que je me suis basé pour venir. On a un coach qui est jeune et qui connaît très bien le football, il commence déjà à mettre sa stratégie en place et il a de très bonnes idées. Donc, hâte de pouvoir commencer avec lui et les coéquipiers."
Peux-tu revenir sur ton choix, pourquoi le Stade Malherbe ?
"Pour le projet. On peut totalement parler d’un projet plus qu’autre chose. L’argent est souvent tabou dans le football mais moi ça n’a jamais été ma motivation première. Je suis venu pour le projet, pour les ambitions du club aussi. Puis pour moi, c’est un challenge personnel que je veux réussir, car j’en ai encore énormément sous le coffre. Et je veux montrer ici, dans mon pays, que je suis capable d’être le joueur que tout le monde a pu connaître et de montrer mon expérience."
As-tu ce sentiment de revanche ?
"Oui, je l’ai, mais attention, car il faut réussir à gérer cette revanche sans trop se la mettre en tête. J’ai une femme extraordinaire qui m’aide aussi à redescendre sur terre quand il faut. Je suis quelqu’un qui donne énormément de sa personne, je ne triche jamais, j’aime ce métier et j’aime le football. Mais ce n’est plus la même envie que quand tu as 20 ans et que tu fonces tête baissée, là c’est plus réfléchi. Je sais où je vais."
C’est un groupe très jeune. Est-ce que tu penses que tu auras ce rôle à jouer avec toute ton expérience, d’emmener le groupe ?
"Oui, car moi l’exigence, je l’ai apprise très tard. Quand tu es bon, tu joues sur tes qualités et c’est bon. Je suis arrivé dans un projet qui me tient à cœur, où je vais mettre énormément de ma personne, donc je vais être exigeant avec moi-même pour commencer, mais aussi avec tout le monde. Je veux que personne ne puisse « saccager » ce projet, ou même ce rêve de monter en Ligue 1. Bien sûr, il faut prendre du plaisir, on va rigoler sur le terrain, etc., mais quand on doit faire le travail, on doit le faire à fond, qu’il soit visible ou non."
Yann M’Vila, c’est quoi ?
"Aujourd’hui, j'ai pas mal de cordes à mon arc, surtout l’expérience. Mon but est aussi d’aider les jeunes à ne pas aller dans des chemins qui, moi, m’ont mené à ma perte. Ça va être un rôle de grand frère. Tout part du terrain. Je peux faire tous les médias du monde, etc., tout se passe sur le terrain."
Et sportivement, quelle plus-value tu peux apporter à ce collectif ?
"Certainement un rôle de régulateur. Quand on sent que l’équipe est un peu sous l’eau, mettre le pied sur le ballon. Mais aussi à la transition, pouvoir aller vers l’avant rapidement. C’est mes qualités depuis jeune, de sentir le jeu. Je vais essayer d’être un leader technique avant tout. Je me qualifie de fiable et on peut compter sur moi. Avoir des responsabilités ne me fait pas peur."