Bonjour Rui. Le championnat commence demain à Sochaux, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
Je suis très motivé. Je veux vraiment faire une grosse saison. Mes adjoints et moi-même arrivons dans un club qui a l’habitude d’être en Ligue 1. Malheureusement, il a été relégué. Maintenant on cherche à trouver rapidement le chemin pour être au niveau des ambitions du club. Nous connaissons la difficulté du championnat mais c’est clair pour moi que nous aurons de grosses ambitions.
Vous êtes arrivé à Caen au milieu du mois de juin, comment les choses se sont-elles déroulées pour vous depuis ? Comment vous sentez-vous ?
Sur le plan social, ça va très bien. Je m’adapte très bien en France maintenant, on peut dire que je suis à 50% français (rires). Caen pour moi c’est parfait parce que c’est plus proche de la mer et je suis né sur le littoral à Lisbonne donc pour moi c’est plus simple. Sur le plan sportif, les 3-4 premières semaines étaient très chargées. Il y a eu beaucoup de travail à faire, beaucoup de réunions, une multitude de choses à régler avec le staff, il y a eu des habitudes à prendre pour moi et pour le club.
La Domino's Ligue 2 reprend très tôt, quand on n’a que 6 semaines pour se préparer, qu’est-ce qu’il a fallu mettre en place d’abord ?
L’idée principale, c’est que les joueurs comprennent bien ce que je veux développer pour l’équipe, même dans une période d’arrivées et de départs de joueurs. Le plus important, c’était que l’équipe adhère aux idées de jeu et aux principes. Ce qu’il a fallu développer d’abord, c’est la solidarité dans l’équipe. Lorsqu’elle entre sur le terrain, elle doit n’avoir qu’un seul objectif : gagner le match.
C’est possible de se considérer totalement prêt pour un championnat très difficile comme la Ligue 2 lorsque celui-ci commence aussi tôt, dès le 26 juillet ?
Je pense qu’aucun entraineur ne sera à 100% satisfait quand ça va commencer. Dans ma philosophie, on a besoin d’être satisfait après une victoire pour célébrer un petit peu et ne pas considérer une défaite comme un drame. Il faut avoir un équilibre. Maintenant nous sommes confiants dans notre préparation mais nous avons conscience que nous sommes loin de notre meilleur niveau pour différentes raisons : le mercato, le changement de coach, le changement de président, de directeur sportif ou même de kiné. Il y a beaucoup de nouvelles choses à Caen. On vient de tout régler mais je pense qu’avec tout ce qu’on a mis en place, on est sur le bon chemin. Le plus important, c’est d’attaquer match par match. Là on est concentré sur Sochaux et on ne pense pas à Lorient.
Après le dernier match amical contre Le Mans (0-0), les premières analyses et bilan sont tombées autour de l’équipe. On analyse notamment ce Stade Malherbe Caen 2019/2020 comme particulièrement fort et solide défensivement, est-ce que c’est aussi ça le « style Rui Almeida » ?
Si on regarde les dernières saisons de Ligue 2, parmi les 3 premiers du classement, on retrouvait de bonnes défenses mais aussi les meilleures attaques. Être une équipe rigoureuse défensivement, qui n’encaisse pas trop de buts et enchaine les clean sheets, ça n’a rien à voir avec l’efficacité face au but. J’aime beaucoup voir de l’envie offensive dans mes équipes et une réelle agressivité chez mes joueurs dans ce domaine. J’aime beaucoup voir mes équipes marquer et faire partie des meilleures attaques. Ce qu’il faut c’est avoir un équilibre défensif pour trouver les meilleures solutions offensivement. Je pense qu’on va aussi être une des meilleures équipes du championnat offensivement. Sans ça, c’est impossible d’être ambitieux.
L’an passé, vous avez conduit l’ESTAC aux portes des barrages vers la Ligue 1 et vous n’étiez pas loin de monter avec le Red Star en 2015-2016, avez-vous personnellement un sentiment de revanche à l’heure d’attaquer ce nouveau championnat ?
Je pense qu’il y a une ambition claire de ma part. C’est le 3ème club que je coache en Ligue 2 et c’est encore une situation différente. La première fois que je suis arrivé, au Red Star, je ne connaissais pas du tout la Ligue 2 et je me rappelle que le président Patrice Haddad m’avait dit qu’il avait un peu peur de mon manque de connaissance. Je lui avais dit qu’il n’y avait pas de problème, que j’allais rapidement me familiariser avec le championnat. Mon objectif c’était de très bien connaître la ligue, j’ai dit que nous allions d’abord viser les 50 points en février - on l’a fait - et au final, on a échoué à une unité de la montée. L’an passé, avec Troyes, c’était un peu la même chose. J’ai dit que je voulais faire au minimum ce que j’avais réussi au Red Star, c’est à dire 64 points. Nous en avons eu 71. On était très proche de la montée et maintenant, mon ambition avec Caen c’est de faire encore mieux.
On imagine que le top 5 - au moins synonyme de play-offs - sera un objectif, c’est ce que vous avez mis dans la tête de vos joueurs ?
On ne va pas se cacher. Que ce soit Lorient, que ce soit Lens, tous ces clubs ne peuvent pas se cacher. Nous autres entraineurs avons forcément des ambitions. Tous les clubs de Ligue 2, que ce soit le Paris FC ou Le Mans par exemple, qu’importe ce qu’ils communiquent, ils ont au minimum des rêves et parfois des ambitions. C’est différent. Après, un club ne peut pas non plus se mettre trop de pression. A Troyes, l'équipe venait de descendre, je ne pouvais pas dire en conférence de presse que le club allait jouer pour la 10ème place. Les supporters auraient dit « Ah oui, vraiment ? ». Ici, c’est la même chose. Je prends la responsabilité d’être dans un club comme Caen et de jouer pour atteindre au moins les play-offs, j’ai accepté le challenge pour ça. On connaît bien la difficulté de la Ligue 2, on est au courant, mais on ne peut pas tromper le maillot de Caen.Les adversaires vont tous arriver à d‘Ornano avec une grosse motivation. Toujours.
Dans quelques jours, vous allez faire connaissance avec le Stade Michel d’Ornano et son public. A quoi vous attendez-vous et quel est votre message pour les supporters à l’orée de cette nouvelle saison ?
Il y a plusieurs choses qui sont claires. L’ambiance sur les matchs amicaux était vraiment bonne. La passion des supporters pour leur club est évidente, même lors des entrainements. Je voudrais les remercier pour ça, déjà. Le club, l’équipe, moi-même, nous allons tous attendre beaucoup de nos supporters. Ils seront très importants pour nous. Tous les clubs qui ont connu la montée ces dernières saisons avaient d’excellents supporters. Notre public sera décisif. Je fais d'ailleurs dès à présent un appel à nos fans : nous aurons besoin d’eux dans les bons moments comme dans les moins bons, car il y en aura, c’est certain. Les joueurs et moi-même serons engagés à 1000% pour atteindre les ambitions du club. On va faire de bonnes choses, c’est sûr, et les supporters peuvent être certains que nous travaillerons pour atteindre nos objectifs. Mais il faudra qu’ils soient derrière nous de la 1ère à la 90ème minute parce que parfois, nous allons gagner dans les premiers instants d’un match mais à d’autres moments nous marquerons seulement dans les dernières minutes.
