- Peux-tu te présenter en quelques phrases et nous dire ce que tu fais dans la vie ?
Je m'appelle Li-Lou Debaecker et je suis en 3ᵉ année de Bachelor Management sportif, spécialité évènementiel à la Win Sport School. Je suis en alternance dans un village vacances sur la côte, à Asnelles, où mon rôle principal est de créer et d’organiser des séminaires sportifs et culturels. Et à côté de ça je suis joueuse au Stade Malherbe Caen depuis plusieurs saisons après avoir commencé le football à Bayeux.
- Quelle est une journée type pour toi ?
Je fais des journées d’environ 7 heures, que je sois à l’école ou en entreprise. Par exemple, je commence le travail à 9h, je termine à 17h, puis j’enchaîne directement avec l’entraînement, qui débute à 19h et finit aux alentours de 21h. En général, je pars de chez moi à 8h et je reviens à 21h30. Ça fait des journées bien chargées mais on est habituées, c’était déjà le cas au lycée à la section, on avait entraînement après les cours.
- Est-ce difficile de trouver un équilibre entre ton travail, l’école et l’exigence du football ?
Je ne trouve pas qu'il soit difficile de trouver un équilibre entre mon travail et l’exigence du football, car cela fait un peu partie de ma routine. Par contre, trouver un équilibre avec la vie privée c’est plus compliqué, car nous n’avons plus vraiment de temps pour nous. Il faut être exigeantes à la fois au travail, à l’école et au football. C’est un niveau intermédiaire, aucune joueuse n’a de contrat au club. On n’a pas le choix de s’entraîner le soir, des fois certaines font même séance le midi.
- Comment se passe une journée type de déplacement le dimanche ? ( ex: Bourges, Roubaix...)
On a souvent environ 3 heures de route minimum pour chaque déplacement, et il nous arrive parfois d’en avoir 6. On part donc assez tôt, et on essaie de manger à des heures pas trop éloignées du match pour avoir le temps de digérer, etc. On arrive ensuite au stade et on enchaîne directement sur le match. On sait que c’est difficile et qu’on doit être encore plus exigeantes envers nous-mêmes quand on a déjà un certain nombre d’heures de route dans les jambes. Ensuite, on repart, et on arrive parfois à 20 h, parfois à 23 h. Puis, on retourne le lundi au travail ou à l’école directement.
- Penses-tu que le football féminin peut évoluer vers un modèle où les joueuses n'auront plus besoin de travailler à côté ?
Le football féminin commence déjà à bien se développer, comme en D1 ou en D2, où des joueuses sont payées et gagnent leur vie en jouant au foot, ce qui est déjà une très belle avancée. À notre niveau, en D3, certaines joueuses de certaines équipes sont également payées et n’ont pas besoin de travailler à côté, mais cela dépend du bon vouloir du club, de ses moyens financiers, etc. Je suis persuadée qu'à notre niveau, dans quelques années, une grande partie des joueuses seront rémunérées dans les clubs bien structurés, avec des ambitions pour leur section féminine et des moyens.