Il était une fois un homme qui mettait tout le monde d’accord. A la fois habile à l’heure de se jeter sur chaque ballon devant sa ligne et autoritaire au moment de replacer sa défense, on parle-là d’un des plus grands gardiens de l’histoire caennaise : Luc Borrelli. Pour beaucoup de supporters, surtout les plus jeunes, ce nom n’est autre que celui de la tribune du stade Michel d’Ornano qui s’époumone à chaque match du Stade Malherbe, entraînée dans sa fougue par le MNK96. Et si le club a décidé de baptiser cette zone du stade d’après le nom de son illustre portier en 2003, c’est tout simplement pour rendre hommage à un membre de la grande famille malherbiste parti trop tôt. Quelques mois après avoir disputé son dernier match en Normandie, Luc Borrelli alors devenu joueur de l’Olympique Lyonnais disparait dans un tragique accident de la route, laissant derrière lui famille et supporters désarmés. L’un des jours les plus pénibles et irrespirables pour les nombreux fans d’un gardien particulièrement en avance sur son temps.
Luc Borrelli et le Stade Malherbe, c’est une histoire d’amour qui commence à l’été 1995. Portier réputé dans l’hexagone, le natif de Marseille n’hésite alors pas à débarquer du PSG pour entamer à Caen, en D2, une opération remontée dans l’élite. Celle-ci sera couronnée de succès. Vif et déterminé, même dans l’adversité, le gardien normand devient rapidement l’un des chouchous de d’Ornano. Sa proximité avec les supporters devient vite légendaire. En dehors des terrains, l’ancien Toulonnais marque les esprits en 1997 lorsqu’il sauve un homme du suicide en plongeant dans le canal de Bénouville. Parce que c’était ça Luc Borrelli : un homme valeureux, déterminé, généreux. Avec le Stade Malherbe, le partenaire de Pascal Vahirua connait trois saisons (103 matchs) pleines d’émotions marquées par une montée et malheureusement une relégation. Il est certainement le joueur dont le nom est le plus associé à l’histoire du club. Ainsi, lorsqu’un supporter s’assoit de nos jours dans la tribune Borrelli, c’est une petite partie du gardien de but qui continue à vivre dans l’incandescence rouge et bleue de d’Ornano. Eternel.