« On avait notre rituel en venant à d’Ornano »

Supporter du Stade Malherbe Caen depuis le plus jeune âge, Guillaume Martin sera à d’Ornano ce vendredi pour la réception de Rodez. 8e et 10e du Tour de France et 2021 et 2023, celui qui a rejoint récemment la Groupama FDJ sera présent lors du passage de la Grande Boucle à Caen en juillet prochain. Entretien.
Guillaume Martin donnera le coup-d'envoi de la rencontre face à Rodez vendredi soir
Guillaume Martin donnera le coup-d'envoi de la rencontre face à Rodez vendredi soir

Guillaume, peux-tu revenir sur tes racines normandes ?

« Je suis né à Paris, je suis arrivé en Normandie j’avais quelques semaines à peine. Mon père est de l’Orne à côté de Flers. Mes parents se sont rencontrés à Paris mais ils avaient cette volonté de revenir ici. Pour ma part, je me considère vraiment Normand, j’ai grandi exclusivement dans l’Orne, dans un lieu-dit Le Boderie où j’habite toujours d’ailleurs. »

À quel âge as-tu commencé le cyclisme ?

« J’étais sur la commune de Saint-Honorine-la-Chardonne à la frontière du Calvados, j’ai commencé dans le club de Condé-en-Normandie. J’ai pris ma première licence de cyclisme à 12 ou 13 ans, je m’étais essayé au football avant. J’avais ma licence pendant trois ans dans le petit club de Ségrie-Fontaine, je crois d'ailleurs qu’ils viennent récemment de remonter le club. J’aimais vraiment le football, la partie technique, je pense que je n’étais pas mauvais. J’avais fait des stages en Alsace et du côté de Nantes. Le côté sport collectif ne correspondait pas spécialement à mon caractère. J’étais assez frustré de ne pas être seul maître des résultats donc je me suis tourné vers le cyclisme. »

Tu as donc eu une enfance très tournée vers le sport…

« Oui on a une famille assez sportive de manière générale, j’ai été bercé dans le sport et la compétition. Ma mère était plus branchée rugby. Le football c’était plus mon père même si je crois qu’il aimait plus le Stade Malherbe que le football en soi. Sur cette période entre six et douze ans, on allait très régulièrement à d’Ornano. »

Justement quels sont tes souvenirs de jeunesse avec le Stade Malherbe ?

« C’était notre sortie familiale avec mon père et mon frère. On avait peur des bouchons donc on arrivait super tôt et on avait notre rituel. On commençait par aller voir les concessionnaires automobile après on allait voir les matchs des jeunes à Venoix, on entrait dans le stade dès l’ouverture des portes et pour éviter les bouchons, on allait voir la sortie des joueurs. Pour moi c’était au début des années 2000, j’ai connu principalement la Ligue 2 et la montée en Ligue 1 en 2004. Mes idoles de jeunesse étaient Franck Dumas, Titi Deroin ou encore Kor Sarr.

Le match qui m’a vraiment le plus marqué c’est en Coupe de France face à Auxerre. Le stade était plein comme un œuf et on marque un but refusé en fin de match, ça avait mis mon père dans un état dont je me souviendrai toujours. Et puis ce match contre Saragosse, je n’étais pas né mais mon père avait la VHS à la maison que je me passais en boucle quand j’étais gamin. Je n’ai pas une grande expérience des autres stades mais la ferveur ici, ça m’a toujours marqué. Il y a une fidélité ici dont j’ai toujours été assez fier, les gens sont derrière ce club peu importe les résultats. »

À quel rythme suis-tu le football aujourd’hui ?

« Un peu comme mon père je me suis rapidement détaché du football. Encore aujourd’hui je regarde ce qui se passe en Ligue 1 ou en Ligue des Champions mais je regarde vraiment rarement des matchs. Par contre j’ai toujours continué à suivre au moins les résultats du Stade Malherbe. On a chacun nos vies maintenant mais quand c’est possible, on se fait cette petite madeleine de Proust avec mon frère et mon père en venant au stade dans les mêmes conditions. »

Le Tour de France en Normandie, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

« J’ai été mis dans la confidence par Thierry Gouvenou quelques semaines avant la révélation du parcours. Il y avait des rumeurs dans la presse aussi mais oui j’étais super heureux et excité à l’idée d’en être. Personnellement, l’étape Bayeux – Vire va passer à quelques centaines de mètres de chez moi, il va falloir profiter à fond, ça n’arrivera certainement qu’une fois dans ma carrière, c’est la plus belle course du monde. Depuis que je suis pro, on avait dû seulement faire qu’une trentaine de kilomètres dans le sud de l’orne sur le Tour. »

Si tu devais faire une sortie avec les joueurs, tu les emmènerais où ?

« Au départ de d’Ornano on peut faire une belle boucle. On partira en direction de la Suisse Normande vers Thury Harcourt et Clécy, on montera quelques belles côtes comme La Rançonnière en poussant jusqu’à la Roche d’Oëtre. Puis on rentrera vent dans le dos par la plaine jusqu’à Caen. »

Et si tu devais faire une équipe de football avec les cyclistes normand, ça ressemblerait à quoi ?

« Je pense qu’il y aurait beaucoup de milieu de terrain parce qu’il y a pas mal de mecs endurants. Je donnerai le brassard à Anthony Delaplace pour l’expérience et je le mettrai avec moi au milieu de terrain. Devant je vois plus Kévin Vauquelin et Paul Lapeira qui pourrait faire parler sa grinta. Et derrière je mets Paul Ourselin pour nous protéger mais ça serait une équipe portée sur l’attaque. »

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