Histoire

De la naissance à la Division 1

Découvrez la naissance du Stade Malherbe Caen, de 1882 au lycée Malherbe jusqu'à l'accession à la Division 1 en été 1988.

Les prémices du club remontent à 1892 : au lycée Malherbe, les lycéens et leur proviseur créèrent le Club Malherbe qui deviendra l'Union Athlétique du Lycée Malherbe trois ans plus tard. En 1899, un autre club de sport vit le jour à Caen : il s'agit du Club Sportif Caennais aux couleurs rouge et bleu. En 1907, l'Union Athlétique du Lycée Malherbe deviendra le Club Malherbe Caennais et se spécialisa dans la pratique du football. Ces sportifs jouaient en blanc et noir ...

L'événement majeur de la vie de ces deux clubs aura lieu à l'automne 1913 avec la fusion des deux entités sportives. Le Stade Malherbe Caennais naquit le 17 novembre 1913, sur la terrasse du café du Chalet (place du 11 novembre). Le lycée Malherbe légua son nom au nouveau club et le Club Sportif ses couleurs rouge et bleu.

La naissance du club normand fut rapidement suivie de ses premiers malheurs durant la grande guerre. 39 personnes du club décédèrent entre 1914 et 1918. Les noms de ces joueurs et dirigeants figurent sur la plaque funéraire du monument aux morts. Cette stèle est placée aujourd'hui devant l'entrée d'honneur du Stade Michel d'Ornano. Malgré la guerre, le ballon continua de rouler puisque le SM Caen disputa la première Coupe de France de l'histoire en 1917.

Entre les deux guerres, le SM Caen tentera une courte aventure chez les professionnels. En 1933, lors d'une assemblée générale, les nouveaux statuts furent adoptés par une grande majorité des membres. Certains dirigeants démissionnèrent, peu enclins à l'idée de rémunérer des joueurs de football. L'expérience ne dura que quatre saisons où Malherbe découvrit la deuxième division. L'abandon du statut professionnel se fit dans l'indifférence générale en 1938. Caen devra alors attendre 1971 pour rejouer au deuxième échelon national.

Les années 50 rimèrent avec la Coupe de France pour les Normands. La valeureuse équipe de CFA du légendaire capitaine Claude Mercier réussit l'exploit de s'offrir la tête du Stade de Reims en 1953. Les champenois étaient à cette époque le plus prestigieux des clubs français. Caen se forgea alors une solide réputation d'équipe de coupe. Une autre aventure ponctuée par l'élimination du Racing CP en 1956 renforça ce statut. En 1958, c'est un marathon de 5 matchs contre le FC Nantes qui frappa les esprits. Après 4 matchs nuls, à une époque où les prolongations n'existaient pas, tous les championnats prirent du retard et après la défaite de Caen au 5ème match, il fallu revoir le règlement de la compétition.

Les années 70 marquèrent un tournant dans l'évolution du club. Malherbe retrouva, enfin, la 3ème puis la 2ème division pour une période de Yoyo. Pascal Théault et Alain Douville furent les joueurs emblématiques de cette période. Les chocs en championnat de division 3 opposaient le SMC à Lisieux ou bien l'US Normande. Les derbys face au club de la SMN attiraient les foules : il n'était pas rare de réunir 6.000 à 7.000 personnes pour ces matchs là ! Aujourd'hui encore, il est bien rare qu'un match de national attire autant de monde ... Le Stade Malherbe ne trouva sa stabilité qu'au cours des années 80.

Après 2 échecs pour la montée en Division 2, le SM Caen s'attacha les services de Pierre Mankowski en 1983. Sous sa direction, Caen parviendra à s'extraire du piège de la division 3 en écartant un adversaire de taille pour la montée : l'ambitieux CA Lisieux de Jacques Santini. Caen réussit ensuite à s'installer dans l'antichambre de l'élite et s'offrit même une nouvelle dimension en 1985 avec le passage au statut professionnel, un retour vers le passé nécessaire pour grandir. Ce changement marqua un tournant décisif dans l'histoire du club.

En 1987, Caen flirta pour la première fois avec l'élite du football français. 2ème de division 2, le SMC n'est devancé que par les Chamois Niortais d'Abedi Pelé. Malherbe échoua à l'épreuve des barrages ... Un an plus tard, Caen termine juste derrière Strasbourg au classement de D2. Les deux clubs n'étant départagé que par deux buts d'écarts ... Le SM Caen alla chercher aux barrages son ticket pour le plus haut niveau en écartant Alès, Lyon du déjà très ambitieux Jean Michel Aulas puis Nior

 

 

Au sommet de son histoire

Caen découvrit la première division à l'été 1988. Les débuts du Stade Malherbe en D1 furent plutôt laborieux avec 6 premiers matchs couronnés d'autant de défaite. Le déclic se produisit à Venoix devant le leader Toulon et une victoire 2-1, le vieux stade du boulevard Detolle devint rapidement une citadelle imprenable à l'ambiance explosive au point d'être nommé le "petit chaudron" en hommage à Geoffroy Guichard. Cette saison là, le SMC se promena tout au long de la saison à la limite de la zone rouge pour finalement se sauver au soir de la dernière journée grâce à un succès 3-0 contre Cannes. A noter que Malherbe passa pour la première fois sous les caméras de Canal + et donc à la télévision le 22 février 1989 lors d'une rencontre face à Toulouse.

Les sommets du Stade Malherbe furent atteints en 1992. Au terme d'une énorme saison ponctuée d'une 5ème place, les Caennais décrochèrent l'Europe. A l'hiver 92, les Normands étaient même 2ème du championnat derrière Marseille mais devant Auxerre, Monaco ou le Paris SG ... Cette période de réussite sportive étant malheureusement rattachée à l'abyssal déficit financier du club. Jean Jacques Fiolet laissa donc le flambeau à Guy Chambilly qui parvint à assainir les finances du SM Caen. C'est encore à Venoix que Caen fit son entrée sur la scène européenne la saison suivante, le stade Michel d'Ornano était alors en chantier. Devant les caméras de TF1, Caen offrit l'un des plus beaux matchs de son histoire en battant les espagnols de Saragosse 3-2 avec un infernal tandem Paille - Gravelaine aux avants postes de l'équipe rouge et bleu. Le score fut plutôt flatteur pour les aragonais qui parvinrent à passer au second tour lors d'un match retour entaché par de grossières erreurs d'arbitrage.

Le 6 juin 1993, Malherbe prit possession de son nouveau stade : le Stade Michel d'Ornano. Caen s'offrit la tête du Bayern Munich (4-1) en match inaugural. Après une première saison décevante sur sa nouvelle pelouse, Malherbe retrouva les ambitions du passé en 1994-95 avec les arrivées de Kenneth Andersson, irrésistible buteur de la coupe du Monde et d'Amara Simba l'ex-international français. La saison tourna au fiasco avec la rétrogradation du club en division 2.

En 1996, les normands furent irrésistibles au point de remonter illico en D1 après une saison de rêve : 19 victoires sur 21 matchs à domicile, un titre de champion de France de D2 devant l'Olympique de Marseille et un trio d'attaque efficace : Priou - Michel - Vahirua. Malheureusement, l'année suivante le championnat s'offrit une particularité avec le passage à 18 clubs. L'année où il ne fallait pas terminer 17ème, Caen termina à cette place ... Cette nouvelle désillusion fut synonyme de 7 années de malheur pour les rouge et bleu.

La période 1997-2004 vit l'éclosion de jeunes talents comme William Gallas, Jérôme Rothen ou encore Mathieu Bodmer. En 2001, Caen passa près du couperet en terminant 17ème de Ligue 2, le salut du club passa par la forme étincelante d'un joueur de club comme Cyrille Watier, meilleur buteur de l'histoire du stade Michel d'Ornano. En 2002, le retour de Xavier Gravelaine ne porta pas les fruits escomptés et ce fut plutôt le retour discret de Franck Dumas qui rima avec bonheur.

En 2003, Xavier Gravelaine choisit de quitter sa Normandie pour jouer des tours "au club de son cœur". Après un faux départ pour Ajaccio il rejoignit Istres. Caen joue profil bas, pourtant, la jeunesse à la rage de vaincre. Autour de son capitaine Franck Dumas, le SMC suit le bon wagon tout au long de la saison et retrouve l'élite.

L'objectif de la saison passée était simple : se maintenir. Cette mission était chiffrée à la barre de 42 points. Si Caen parvint à atteindre ce total, il fallait cette saison là 43 points pour rester au plus haut niveau, du jamais vu dans une L1 à 20 clubs. C'est ainsi qu'en douze années d'exploitation, l'enceinte Normande n'a connu que 4 saisons de ligue 1 pour 8 de ligue 2.

Le dernier événement majeur de la vie du club reste la finale de la coupe de la ligue disputée au Stade de France devant 80.000 personnes. Pour sa première grande finale, Malherbe défia Strasbourg pour une défaite 2-1. A n'en pas douter, notre club connaîtra d'autres grands moments dans son existence ! Le Stade Malherbe Caen a développé ses structures actuelles qu'à partir de 1985, l'année où l'équipe est devenue professionnelle et que le centre de formation a vu le jour.

Après cet aller/retour, et une finale de Coupe de la Ligue, les Caennais ont connu des débuts catastrophiques. Accusant un lourd retard à l’allumage, les Malherbistes échouèrent finalement d’un rien, grâce à une seconde partie de saison extraordinaire, derrière Lorient. Ex-æquo avec les Bretons avec 66 points, les Malherbistes se voyaient bloqués aux portes de la Ligue 1 pour deux buts au goal-average.

Au printemps 2010, les hommes du Président Jean-François Fortin et du Manager général Franck Dumas décrochèrent une nouvelle accession en Ligue 1, symbolisée par la mentalité et l’état d’esprit d’une équipe exemplaire. Vainqueurs des clubs les plus huppés de France - Marseille et Lyon - en ouverture du championnat, Nicolas Seube et ses partenaires réussirent même deux des exploits les plus prestigieux de l’histoire du Stade Malherbe Caen. Après une saison compliquée, les Malherbistes accrochent leur maintien lors de la dernière journée grâce à un match nul (2-2) face à l'Olympique de Marseille à d'Ornano.

En 2011-2012, après un bon début de saison du Stade Malherbe (9ème après 13 journées), les Caennais traversent trois mois d'hiver sans gagner le moindre match de championnat. Malgré des résultats plus réguliers et des points engrangés à partir du mois de février, Malherbe termine le championnat par trois défaites et est relégué alors qu'il n'a connu la zone de relégation que lors de deux journées durant cette saison.

La saison 2012-2013 marque un changement à la tête de l'équipe car Patrice Garande, alors entraîneur adjoint, prend la place de Franck Dumas qui avait dirigé l'équipe première durant 7 saisons. Nouvel entraîneur, nouvel effectif, cette saison de transition aurait pu se terminer en exploit car les Malherbistes terminent ce championnat de Ligue 2 à la 4ème place alors qu'ils ont occupé une place sur le podium durant 13 journées. Ce n'est que partie remise car la saison suivante, qui est également la saison du centenaire du club, voit le groupe malherbiste accrocher une nouvelle accession parmis l'élite du football français, grâce notamment à une série de 6 victoires dans la sprint final et au goléador Caennais, Mathieu Duhamel, qui termine meilleur buteur de Ligue 2 avec 24 buts.