Paul Reulet a pris date pour l'avenir

Preuve de la confiance que lui accorde les dirigeants caennais, Paul Reulet a récemment prolongé son contrat avec le Stade Malherbe jusqu'en 2019.

A l'image de son équipe, Paul Reulet qui fêtait son baptême du feu chez les professionnels à l'occasion du 16^e de finale de la Coupe de la Ligue contre le Gym a passé une soirée cruelle. "Prendre ce but à la dernière minute, c'est rageant", peste le n°30 du Stade Malherbe. Impeccable dans ses sorties aériennes, ses prises de balle et son jeu au pied, ce pur produit du centre de formation du SMC n'a, pourtant, pas eu spécialement l'opportunité de se mettre en évidence.

"Prendre ce but à la dernière minute, c'est rageant"

"Pour un gardien, encaisser deux buts sans avoir réalisé un arrêt est toujours une situation frustrante", rappelle Paul Reulet qui, au lieu de contester un arbitrage défavorable (M. Jochem refusant une réalisation à Andy Delort pour un hors-jeu inexistant alors que le score était de 1-1 et ne signalant pas un accrochage, les Caennais réclamant une faute, sur Jonathan Delaplace débouchant au but vainqueur des Aiglons), pointe le manque de réalisme des "Bleu et Rouge".

"Nous nous sommes procuré les occasions pour tuer le match. Malheureusement, nous ne les avons pas mises. Le gardien niçois a aussi effectué une très belle partie. Il existe forcément de la déception", analyse l'habituelle doublure de Rémy Vercoutre qui préfère retenir les aspects positifs de la prestation normande. "Par rapport à notre sortie face à Nantes, nous avons mis beaucoup plus d'agressivité dans les duels. Nous avons répondu présents".

Sur un banc de Ligue 1 à 17 ans

En dépit la déception liée à cette élimination précoce, Paul Reulet n'est pas prêt d'oublier ce 16^e de finale de la Coupe de la Ligue qui restera à jamais comme sa première titularisation en "pro". "Je l'ai plus ou moins compris durant l'entraînement le matin du match. J'ai ressenti un peu de stress, mais tout le monde m'a mis en confiance. Il ne fallait pas que je me prenne la tête", rapporte l'ultime rempart qui a rejoint le Stade Malherbe à l'âge de 9 ans.

"Pour cette première, J'avais mon petit kop à moi"

"Depuis que je suis tout petit, je viens voir les rencontres à d'Ornano. Alors, se retrouver sur le terrain, c'est spécial", confie Paul Reulet qui a joué mercredi soir devant toute sa famille et ses amis. "J'avais mon petit kop à moi". "Gamin, je n'avais pas l'objectif de devenir pro. C'est quand j'ai disputé mes premiers matches avec la réserve et signé mon contrat aspirant à 17 ans que j'ai compris que je pourrais peut-être aller là-haut. Cette même année (en 2011), j'avais fait un banc en Ligue 1 contre Auxerre".

Un nouveau statut, cette saison, qui n'était initialement pas prévu pour l'intéressé. "En juin, avec le Stade Malherbe, nous cherchions un club de National pour que j'acquière du temps de jeu. Ça ne s'est finalement pas fait et avec le départ de Damien Perquis (à Valenciennes), une opportunité s'est présentée. Les dirigeants caennais m'ont fait confiance. Etre n°2 à 21 ans, nous ne devons pas être nombreux dans ce cas", se félicite celui qui a prolongé son contrat jusqu'en 2019 il y a quelques semaines.

Déjà projeté sur le déplacement à Bastia

"Même si je l'étais déjà très bien, je me sens encore mieux intégré au groupe", témoigne celui qui porte également le brassard de capitaine quand il redescend jouer avec la réserve. "Au début, comme c'était nouveau pour moi, j'ai eu du mal physiquement à enchaîner le banc en Ligue 1 et à évoluer le lendemain en CFA2. Aujourd'hui, ça va mieux et puis, de toute façon, il me faut un maximum de temps de jeu".

"J'ai eu mon tour. Je ne suis pas impatient"

Samedi, à Bastia, pour le compte de la 12^e journée de championnat, Paul Reulet réendossera son costume de doublure parfaitement conscient qu'il n'est pas encore prêt à évoluer tous les week-ends en première division. "Il me manque de l'expérience. Avant mercredi, je ne comptais seulement que des matches de CFA et CFA2. J'ai eu mon tour. Je ne suis pas impatient", indique le n°30 du SMC déjà projeté sur le déplacement en Corse.

"C'est une autre compétition. Une rencontre importante nous attend. Il va falloir rapidement se remettre au boulot et se rendre à Bastia avec les crocs. Nous devons vite repartir dans le bon sens". Depuis le coup d'envoi de la saison, le Stade Malherbe s'est habitué à la victoire. Et après deux revers de rang toutes compétitions confondues, le club du président Jean-François Fortin entend bien y regoûter.