Lilian, peux-tu nous donner de tes nouvelles pour commencer ?
« J’ai été entraîneur ces dernières années à Hyères-Toulon avant de passer Directeur Sportif du club. Aujourd’hui je n’ai plus de rôle sur la partie seniors, je suis directeur général de l’association. C’est vrai que le terrain me manque, il est possible que cet été je me remette à la recherche d’un nouveau projet. Aujourd’hui je fais beaucoup d’administratif, ça n’a rien à voir avec la compétition. Je suis content de pouvoir aider le club de ma ville, on verra de quoi demain est fait. »
L’ASSE et le Stade Malherbe restent deux clubs à part dans ta carrière ?
« Ça a été les années les plus sympas sur le terrain de ma carrière. J’ai eu ma chance et j’ai su répondre présent dans ces deux clubs, j’ai pu marquer pas mal de buts. Quand tout le monde est satisfait, tu gardes forcément une belle images et de beaux souvenirs. »
Tu étais donc au top de ta forme à l’âge de 25 ans quand tu arrives à l’ASSE ?
« Oui c’est ça même si j’ai eu une fracture du tibia qui m’a un peu ralentit sur ma dernière saison à Saint-Étienne. J’ai su bien rebondir à Caen, j’ai été reconnaissant de ça puisqu’ils m’ont pris avec une fracture. Je garde de très bons souvenirs de mes quatre années au Stade Malherbe. En dehors du terrain avec le président mais aussi le football que l’on produisait, avec Franck Dumas c’était très offensif. »
Quand on parle de cette génération, on évoque souvent l’ambiance incroyable qu’il y avait dans ce groupe…
« C’était tout simplement génial ! On avait un groupe de qualité, que ce soit offensivement ou défensivement et même dans les buts avec Vincent. C’était aussi un groupe de caractère, il y avait vraiment cette envie de faire quelque chose ensemble. Il y a souvent des groupes parmi les groupes et là ce n’était absolument pas le cas, je crois que je n’ai jamais vécu ça dans un club, on s’entendait tous très bien. L’état-d’esprit était fabuleux et on voulait vraiment réussir, c’est rare à créer. Même la concurrence, on vivait le truc à fond, je savais que si j’étais en-dessous c’était Steph Samson ou Seb Mazure qui allait jouer mais on le vivait vraiment bien. »
Il y a des joueurs avec qui tu es encore un contact ?
« Yo Eudeline c’est mon grand pote de l’époque, nous sommes toujours en contact. Il y a aussi Reynald Lemaître ou Brahim Thiam qui me donnent de leurs nouvelles aussi et même Titi Deroin. J’ai eu Cédric Hengbart dernièrement pour un joueur que j’avais eu vu qu’il est à Blois maintenant. C’était un groupe fait pour avoir de bons résultats.»
Et l’ASSE, c’est certainement le club qui a le plus marqué ta carrière ?
« J’ai une histoire avec ce club. Mon dernier match c’est un derby, je marque à Gerland et je me casse la jambe. Je suis arrivé en Ligue 2, 17e, on était nuls et je suis parti on était en Europa League. J’avais quelque part réussi mon pari, c’est pour ça que j’ai gardé beaucoup de relations à Saint-Étienne et que je suis venu travailler au centre de formation pendant trois ans, au recrutement, avec Laurent Battles sur la réserve et les U19 Nationaux. Je suis toujours en contact avec le coach, il y a eu un possible rapprochement quand il est arrivé chez les pros mais ça ne s’est pas fait.»
On imagine que tu continues de suivre les deux clubs…
« Bien sûr, ce sont des clubs qui ont beaucoup compté pour moi. À Caen il y a Yo qui est directeur sportif, j’aimerai qu’ils puissent remonter en Ligue 1, leur place est ici. Après on sait tous très bien que la Ligue 2 est un championnat très compliqué. Pour l’ASSE, je suis très inquiet pour eux, je leur souhaite franchement de se sortir de cette situation. Il faudrait que Saint-Étienne prenne des points parce qu’ils sont vraiment pas bien mais le Stade Malherbe ne doit pas trop s’éloigner du podium non plus… »
Tu donnes l’impression que c’est un peu un match charnière pour les deux équipes ?
« Je pense que Saint-Étienne, tous les matchs vont être charnières, je pense que ça va être très compliqué jusqu’au bout. Je le répète mais Caen ne doit pas prendre trop de retard même si la saison est encore longue. 7 points c’est rattrapable, 10 ça pourrait commencer à être compliqué. Je ne dis pas que c’est impossible, je me souviens de ma saison avec Montpellier, on avait remonté 7 points pour finir à la deuxième place et monter.»